Mikhaïl Bakounine ( - ), est un révolutionnaire, théoricien de l'anarchisme et philosophe russe qui a particulièrement réfléchi sur le rôle de l'État.
  • L'État n'est pas la patrie, c'est l'abstraction, la fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment profondément leur patrie ; mais c'est un amour réel, naturel. Pas une idée : un fait... Et c'est pour cela que je me sens franchement et toujours la patriote de toutes les patries opprimées.
    Circulaire à mes amis d'Italie
  • La morale n'a pas d'autre source, d'autre stimulant, d'autre cause, d'autre objet que la liberté. Elle n'est elle-même rien que liberté. Toutes les restrictions qu'on a imposées à cette dernière dans le but de protéger la morale ont donc toujours tourné au détriment de celle-ci.
    Catéchisme révolutionnaire
  • Aucun homme ne saurait être libre en dehors et sans le concours de toute l'humaine société.
    Discours aux ouvriers du Val de Saint-Imier
  • Je n'hésite pas à dire que l'État c'est le mal, mais un mal historiquement nécessaire, aussi nécessaire dans le passé que le sera tôt ou tard son extinction complète [...]. L'État n'est point la société, il n'en est qu'une forme historique aussi brutale qu'abstraite.
    Dieu et l'État
  • L'État c'est l'autorité, c'est la force, c'est l'ostentation et l'infatuation de la force. Il ne s'insinue pas, il ne cherche pas à convertir : et toutes les fois qu'il s'en mêle, il le fait de très mauvaise grâce ; car sa nature, ce n'est point de persuader, mais de s'imposer, de forcer.
    Dieu et l'État
  • L'État garantit toujours ce qu'il trouve : aux uns leurs richesses, aux autres la pauvreté ; aux uns la liberté fondée sur la propriété ; aux autres l'esclavage, conséquence fatale de leur misère.
    Dieu et l'État
  • Une révolte radicale contre la société serait aussi impossible pour l'homme qu'une révolte contre la nature.
    Dieu et l'État
  • Parti de l'état de gorille, l'homme n'arrive que très difficilement à la conscience de son humanité et à la réalisation de sa liberté. Il ne le fait qu'en se complétant de tous les individus qui l'entourent, et seulement grâce au travail et à la puissance collective de la société. La société, loin d'amoindrir et de limiter, crée au contraire la liberté des individus humains.
    Dieu et l'État
  • L'imagination est une grande puissance dont généralement on ne tient pas assez compte dans la société.
    Lettres à un Français sur la crise actuelle
  • C'est en cherchant l'impossible que l'homme a toujours réalisé le possible. Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait le possible n'ont jamais avancé d'un seul pas.
    Considérations philosophiques sur le monde réel
  • Tout peuple, tout individu, est involontairement ce qu'il est et il a le droit incontestable d'être lui-même.
    Étatisme et anarchie
  • Toute théorie conséquence et sincère de l'État est essentiellement fondée sur le principe de l'autorité, c'est-à-dire sur cette idée [...] que les masses, toujours incapables de se gouverner, devront subir en tout temps le joug bienfaisant d'une sagesse et d'une justice qui, d'une manière ou d'une autre, leur seront imposées d'en haut.
    Fédéralisme, socialisme et antithéologisme
  • Là où commence l'État, la liberté individuelle cesse, et vice versa.
    Fédéralisme, socialisme et antithéologisme
  • L'État a toujours été le patrimoine d'une classe privilégiée quelconque : classe sacerdotale, nobiliaire, bourgeoise ; classe bureaucratique à la fin, lorsque, toutes les autres classes s'étant épuisées, l'État tombe ou s'élève, comme on voudra, à la condition de machine.
    Lettres sur le patriotisme
  • Puisque le prolétaire, le travailleur manuel, l'homme de peine, est le représentant historique du dernier esclavage sur terre, son émancipation est l'émancipation de tout le monde, son triomphe est le triomphe final de l'humanité.
    L'Empire knouto-germanique...