• Je suis avare de cette liberté qui disparaît dès que commence l'excès des biens. Le plus grand des luxes n'a jamais cessé de coïncider pour moi avec un certain dénuement.
  • Qui vit content de rien possède toute chose.
    Épître V, À M. De Guilleragues (1674)
  • Soyez modéré afin de goûter les joies de la vie en abondance.
  • Il y a dans la sobriété de la propreté et de l'élégance.
    Pensées
  • C'est le jeûne qui fait le saint, et la sobriété, l'homme de bon sens.
    Journal
  • Il faut vivre tout simplement pour que tous puissent simplement vivre.
  • Se contenter, ce n'est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l'on a, c'est un savoir-vivre.
    Promenades en mer et étonnements heureux, éd. Le Cherche-Midi
  • Bien au-delà des plaisirs superficiels toujours inassouvis, la sobriété permet de retrouver la vibration de l'enchantement, le sentiment de ces êtres premiers pour qui la création, les créatures et la terre étaient avant tout sacrées.
  • La sobriété est une option heureuse qui produit une vie allégée, tranquille et libre. Le bonheur n'est pas dans la possession, dans l'avoir, mais dans l'être.
    l'éléphant n°8, octobre 2014
  • Comment s'accomplir comme êtres humains quand nos vies sont réduites à une acquisition effrénée d'objets et de services ? Rompre avec cette idéologie est une étape indispensable pour que nous nous dirigions vers une société plus humaine. Privilégier un esprit critique et constructif, vivre sobrement, en favorisant une vraie convivialité dégagée de l'accumulation des marchandises, conditionnent notre capacité à vivre de façon véritablement désirable et responsable sur notre planète.
    Éloge du génie créateur de la société civile, éd. Babel
  • Renoncer à l'insatiabilité comme principe de vie, c'est reconnaître positivement et avec intelligence le caractère limité de la biosphère, comme demeure de l'humanité et de toutes les créatures qu'elle héberge.
    Éloge du génie créateur de la société civile, éd. Babel
  • On invoque toujours ce mythe de la croissance économique comme étant la solution alors que c'est le gros problème. Le sobriété heureuse, ce n'est pas dire « Serrons-nous la ceinture », pas du tout. Il s'agit de revenir à la juste mesure des choses : avoir ce qui est nécessaire à la vie comme se nourrir, être vêtu, avoir un toit sur sa tête, se soigner quand on en a besoin. Pour le reste, il faut laisser la place à la jubilation, à la joie, libérer du temps pour autre chose.
    Sagesse pour notre temps, entretiens avec F. Lenoir et L. Anvar, éd. Albin Michel
  • On peut tout acheter, des yachts, des avions privés, toutes ces fariboles dont on se surcharge et dont on s'encombre pour finalement ne plus être. Avoir, avoir, avoir sans être, ce n'est pas vivre. La sobriété et la modération sont des principes très puissants, ils sont facteurs de satisfaction. Le monde actuel incite en permanence les gens à n'être jamais satisfaits. Toutes les simagrées de la publicité sont une honte. Je me sens humilié, je n'ai pas besoin de voir une femme nue pour acheter une voiture ! On manipule tout le monde de façon à être dans cette boulimie permanente qui ne pourra jamais créer une satisfaction.
    Sagesse pour notre temps, entretiens avec F. Lenoir et L. Anvar, éd. Albin Michel
  • Habituons-nous à éloigner de nous le faste, et à priser dans les choses l'utilité, non l'éclat. Mangeons pour apaiser la faim, buvons pour étancher la soif ; ne payons au plaisir charnel que le tribut nécessaire. [...] Sachons nous fortifier dans la continence, repousser le luxe, fuir l'intempérance, calmer notre colère, envisager de sang-froid la pauvreté, cultiver la frugalité (dussions-nous avoir quelque honte d'apaiser à peu de frais des appétits naturels), tenons comme à la chaîne nos fougueuses espérances et notre imagination élancée vers l'avenir, et faisons en sorte que nos richesses viennent de nous-mêmes plutôt que de la fortune.
    La Tranquillité de l'âme, éd. Mille et une nuits
  • On dispose de tout ce qu'il faut lorsque l'on organise sa vie autour de l'idée de ne rien posséder.