• En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
  • Elle ne peut pas tout garder, cette mémoire, elle encombrerait notre vie d'une masse infinie de connaissances, d'expériences, d'idées, de sensations et rendrait toute action impossible. Pour la soutenir, elle a cette réserve extraordinaire, cette possibilité de conserver dans ses retraites cachées tout ce qu'elle ne peut pas avoir constamment sous la main. […] Le plus beau des paradoxes de l'oubli est donc que celui-ci soit comme une réserve de la mémoire ; et la véritable activité de l'esprit consiste dans le dialogue perpétuel qui se tient entre souvenirs conservés et souvenirs oubliés. Les uns viennent en aide aux autres et, réunis, ils nous viennent en aide à nous, tout au cours de notre vie.
  • Tout ce que nous construisons solidement finit par s'user ou par disparaître, tandis que ce qui est fragile, éphémère et faillible, laisse paradoxalement des traces indélébiles dans le monde.
    Vivre Avec Nos Morts, éd. Grasset
  • Les longs souvenirs font les grands peuples. La mémoire du passé ne devient importune que lorsque la conscience du présent est honteuse.
    Lettre à Victor Hugo, mars 1833
  • Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos cœurs. Ils vivent si nous les chérissons, si nous honorons leur mémoire, si nous posons sur leurs tombes les mets qui de leur vivant ont eu leurs préférences, si à intervalles réguliers nous nous recueillons pour communier dans leur souvenir. Quelques mots suffisent à les rameuter, pressant leurs corps invisibles contre les nôtres, impatients de se rendre utiles.
    Moi, Tituba sorcière, éd. Gallimard
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