• [...] L'État démocratique est le plus naturel et celui qui est le moins éloigné de la liberté que la nature reconnaît à chacun. Dans cet État en effet nul ne transfère son droit naturel à un autre de telle sorte qu'il n'ait plus ensuite à être consulté ; il le transfère à la majorité de la société dont lui-même fait partie ; et dans ces conditions tous demeurent égaux, comme ils l'étaient auparavant dans l'état de nature.
    Traité théologico-politique
  • Dans un État démocratique, l'absurde est moins à craindre, car il est presque impossible que la majorité des hommes unis en un tout, si ce tout est considérable, s'accordent sur une absurdité. Cela est peu à craindre, en second lieu, en raison du fondement et de la fin de la démocratie, qui n'est autre que de soustraire les hommes à la domination absurde du désir et de les maintenir, autant qu'il est possible, dans les limites de la raison, pour qu'ils vivent dans la concorde et la paix ; ôté ce fondement, tout l'édifice s'écroule.
    Traité théologico-politique
  • La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes.
  • Nos démocraties électives ne sont pas, ou de façon inaccomplie, des démocraties représentatives.
  • Le plus grand nombre est bête, il est vénal, il est haineux. C'est le plus grand nombre qui est tout. Voilà la démocratie.
  • Quand la démocratie ne procure plus de frissons, quand les idéaux politiques se fanent et se transforment en clichés de « com » (..) alors quelque chose s'est détraqué dans le mécanisme du pouvoir et de la relation des citoyens au politique.
  • La différence entre une démocratie et une dictature, c'est qu'en démocratie tu votes avant d'obéir aux ordres, dans une dictature, tu perds pas ton temps à voter.
    Contes de la folie ordinaire (1972)
  • Je n'ignore rien des difficultés et des dangers inhérents à la démocratie, mais je n'en pense pas moins qu'elle est notre seul espoir. Bien des exemples montrent que cet espoir n'est pas vain.
    La Société ouverte et ses ennemis, éd. du Seuil
  • La démocratie est à la monarchie ce que le divorce est au mariage.
    De la France considérée comme une maladie, éd. Flammarion
  • Le seul intérêt de vivre en démocratie, c'est de pouvoir la critiquer.
    Windows on the World, éd. Grasset
  • On n'exporte pas la démocratie dans un fourgon blindé.
    Débats sur la guerre en Irak, 2003
  • Ce qui est sacré, dans la démocratie, ce sont les valeurs, pas les mécanismes. Ce qui doit être respecté, absolument et sans la moindre concession, c'est la dignité des êtres humains, de tous les êtres humains, femmes, hommes et enfants, quelles que soient leurs croyances ou leur couleur, et quelle que soit leur importance numérique ; le mode de scrutin doit être adapté à cette exigence.
    Les Identités meurtrières, éd. Grasset
  • Pour qu'on puisse parler de démocratie, il faut que le débat d'opinion puisse se dérouler dans un climat de relative sérénité ; et pour qu'un scrutin ait un sens, il faut que le vote d'opinion, le seul qui soit une expression libre, ait remplacé le vote automatique, le vote ethnique, le vote fanatique, le vote identitaire. Dès que l'on se trouve dans une logique communautariste, ou raciste, ou totalitaire, le rôle des démocrates, partout dans le monde, n'est plus de faire prévaloir les préférences de la majorité, mais de faire respecter les droits des opprimés, au besoin contre la loi du nombre.
    Les Identités meurtrières, éd. Grasset
  • La loi de la démocratie n'est pas toujours synonyme de démocratie, de liberté et d'égalité ; parfois, elle est synonyme de tyrannie, d'asservissement et de discrimination.
    Les Identités meurtrières, éd. Grasset
  • Le fascisme n'est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise.

Thèmes connexes