• Croyez seulement en un amour qui vous est gardé comme un bien d'héritage. Soyez certain qu'il y a dans cet amour une force, une bénédiction qui peuvent vous accompagner aussi loin que vous alliez.
  • Votre doute lui-même peut devenir une chose bonne si vous en faites l'éducation : il doit se transformer en instrument de connaissance et de choix.
    Lettres à un jeune poète - éd. Grasset
  • Plus inexprimables que tout sont les œuvres d'art, ces êtres secrets dont la vie ne finit pas et que côtoie la nôtre qui passe.
    Lettres à un jeune poète - éd. Grasset
  • Les œuvres d'art sont d'une infinie solitude ; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles
    Lettres à un jeune poète - éd. Grasset
  • Etre aimé signifie se consumer. Aimer c'est briller comme une flamme, d'huile inépuisable. Etre aimé, c'est périr ; aimer c'est durer.
  • L'été vient. Mais il ne vient que pour ceux qui savent attendre, aussi tranquilles et ouverts que s'ils avaient l'éternité devant eux.
    Lettres à un jeune poète - éd. Grasset
  • Aimer, c'est devenir un monde, un monde en soi pour quelqu'un d'autre.
    Lettres à un jeune poète - éd. Grasset
  • Nous sommes les abeilles de l'Univers. Nous butinons éperdument le miel du visible pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'invisible.
  • Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d'hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs quand elles éclosent le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des adieux dont on s'est douté qu'ils se feraient, à des jours d'enfance dont le mystère ne s'est pas encore éclairci, à ses parents qu'il fallait que l'on offense lorsqu'ils vous offraient une joie et qu'on ne la comprenait pas (c'était une joie faite pour un autre), à des maladies infantiles qui commençaient si singulièrement, par tant d'intimes et douloureuses transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui retentissaient très haut et scintillaient avec toutes les étoiles — et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela —. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d'amour, dont aucune ne ressemblait à l'autre, de cris de femmes aimantes en mal d'enfant et de celles en couches, blanches et dormantes. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits survenant par à-coups. Et il ne suffit même pas d'avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n'est que lorsqu'ils deviennent en nous sang, regard, geste, qu'ils n'ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, que peut alors s'élever du milieu d'eux, en une heure très rare, le premier mot d'un vers.
    Les Cahiers de Malte Laurids Brigge
  • Une fois que l'on a accepté la découverte qu'entre les êtres humains les plus proches des distances infinies continuent à exister, une merveilleuse vie à deux peut se développer, si ces deux êtres réussissent à aimer la distance qui les sépare en rendant possible à chacun de voir la silhouette de l'autre se découper, en entier, contre le ciel.
    Lettres
  • Être aimé, c'est se consumer dans la flamme. Aimer, c'est luire d'une lumière inépuisable. Être aimé, c'est passer ; aimer c'est durer.
  • Il est tant de beauté dans tout ce qui commence.
  • L'avance que prennent les femmes changera le vécu de l'amour aujourd'hui plein d'erreurs, en fera une relation qui unisse un être humain à un autre être humain, et non plus un homme à une femme.
  • Et il ne suffit pas d'avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux et il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent.
  • Il est bon d'être seul parce que la solitude est difficile. Qu'une chose soit difficile doit nous être une raison de plus de nous y tenir.
    Lettres à un jeune poète - éd. Grasset