• Les mêmes situations, les mêmes pas, les mêmes gestes se répètent à travers le temps. Et ils ne sont pas perdus, mais inscrits pour l'éternité sur les trottoirs, les murs et les halls de gare de cette ville. L'éternel retour du même.
    La Danseuse, éd. Gallimard
  • Comme c'est drôle d'entendre quelqu'un vous poser des questions que vous étiez seule jusqu'à présent à vous poser à vous-même…
    La Petite Bijou, éd. Gallimard
  • Il faut trancher dans le vif comme le chirurgien, être assez froid vis-à-vis de son propre texte pour le corriger, supprimer, alléger.
  • On décide d'écrire parce qu'il y a quelque chose qui cloche, sinon on se contenterait de vivre.
    Souvenirs dormants, éd. Gallimard
  • Je crois que c'est cela que je cherche à exprimer dans mes romans : traverser une couche d'oubli pour atteindre cette zone où le temps est transparent, un peu comme un avion qui traverse une couche de nuages pour atteindre le bleu du ciel.
  • C'est sans doute la vocation du romancier, devant cette grande page blanche de l'oubli, de faire resurgir quelques mots à moitié effacés, comme ces icebergs perdus qui dérivent à la surface de l'océan.
    Discours de réception du Prix Nobel de Littérature, 7/12/2014
  • Écrire c'est tenter de résoudre des énigmes qui ne peuvent pas l'être.
  • Ce que j'aime, dans l'écriture, c'est plutôt la rêverie qui la précède. L'écriture en soi, non, ce n'est pas très agréable. Il faut matérialiser la rêverie sur la page, donc sortir de cette rêverie.
  • C'est avec de mauvais poètes qu'on fait les prosateurs.
    La Grande Librairie, 2 octobre 2019
  • Les événements n'ont pas d'intérêt en eux-mêmes, mais ils sont comme réverbérés par l'imaginaire et la rêverie.
  • Au moins, avec le doute, il demeure encore une forme d'espoir, une ligne de fuite vers l'horizon. On se dit que le temps n'a peut-être pas achevé son travail de destruction et qu'il y aura encore des rendez-vous.
    L' horizon, éd. Gallimard
  • Si l'on habite près d'une gare, cela change complètement la vie. On a l'impression d'être de passage. Rien n'est jamais définitif. Un jour ou l'autre, on monte dans un train.
    La Petite Bijou, éd. Gallimard
  • Je me demande pourquoi certains livres ou certains objets s'obstinent à vous suivre à la trace toute votre vie, à votre insu, alors que d'autres, qui vous étaient précieux, vous les avez perdus.
    Souvenirs dormants, éd. Gallimard
  • Nous vivons à la merci de certains silences.
  • J'ai toujours été attiré par le fait de supprimer beaucoup de choses dans ce que j'écrivais, pour faire des espèces de trous de silence. Certains écrivains peuvent avoir un style baroque. Moi, ma pente naturelle est de supprimer beaucoup de choses, de faire des ellipses. En littérature, il faut qu'il y ait des trouées de silence. Quand il y a trop de choses, le lecteur risque d'être étouffé. Il faut lui laisser un espace. C'est lui-même qui achève le livre, en fait.
    France Inter, 5 octobre 2021
  • «
  • 1
  • 2
  • 3
  • »