Mario Vargas Llosa (28 mars 1936 - 13 avril 2025) était un écrivain péruvien-espagnol, auteur de romans, de poésie et d'essais politiques. Après des études de droit et de littérature à Lima puis à Madrid, il publie en 1963 son premier roman La Ville et les Chiens, qui le propulse sur la scène littéraire internationale. Son œuvre prolifique inclut des romans marquants comme La Maison verte (1966), Conversation à la Cathédrale (1969) et La Fête au Bouc (2000). Intellectuel engagé, il s'est présenté à l'élection présidentielle péruvienne en 1990, qu'il a perdue face à Alberto Fujimori. Ses positions ont évolué d'une gauche critique vers un libéralisme affirmé. Couronné par le prix Cervantes en 1994 et du prix Nobel de littérature en 2010. Mario Vargas Llosa a été élu à l'Académie royale espagnole en 1994 et à l'Académie française en 2021. Crédit photo : Regina Kühne
  • Certains écrivains puisent leur inspiration dans les grands thèmes (Zola, Victor Hugo), d'autres dans les détails de la vie quotidienne (Maupassant). Je crois m'inspirer des deux, le détail m'entraînant le plus souvent à écrire une nouvelle, le thème ou l'idée "abstraite", un roman. Développer, c'est comprendre, c'est analyser sa propre pensée. Développer. Tout l'art, quel qu'il soit, est dans ce mot. On développe un thème musical ; la VIe Symphonie est le développement du chant du coucou. Un tableau de peintures est une parabole développée. Un cercle est le développement d'un dodécagone, et le cercle lui-même par les tangentes devient un autre polygone. Une plante est le développement d'une pensée et le chapitre est le développement du paragraphe. Le livre est le développement des chapitres. Une petite idée bien creusée donne 400 pages dans une œuvre classiquement composée.
  • La littérature est la meilleure manière de créer des citoyens libres.
    Extrait de Bibliothèque Médicis sur Public Sénat, 26/11/2010
  • Un régime civil et représentatif, né d'élections libres, soutenu par la loi et contrôlé par la liberté de la presse, même corrompu et inefficace, sera toujours préférable à une dictature.
    Les enjeux de la liberté, Ed. Gallimard
  • Le nationalisme est la culture de l'inculte, la religion de l'esprit de clocher et un rideau de fumée derrière lequel nichent le préjugé, la violence et souvent le racisme.
    Les enjeux de la liberté, Ed. Gallimard
  • Écrire des romans est un acte de rébellion contre la réalité, contre Dieu, contre la création de Dieu qui est la réalité.
    Le romancier et ses démons
  • Un écrivain ne choisit pas ses thèmes, ce sont les thèmes qui le choisissent.
    Le romancier et ses démons
  • Chaque roman est un déicide secret, un assassinat symbolique de la réalité.
    Le romancier et ses démons
  • La politique est un passage obligé pour changer une société.
    Entretien avec Catherine Argand, Février 1995
  • Pour donner libre cours à sa fantaisie, à son imagination, l'écrivain doit ouvrir les portes à tout ce qui sourd en lui, démons compris.
    Entretien avec Catherine Argand, Février 1995
  • La chance de la littérature, c'est d'être associée aux destins de la liberté dans le monde : elle reste une forme fondamentale de contestation et de critique de l'existence.
    Le Monde de l'éducation, Avril 2000
  • On n'apprend pas à dominer le monde à travers la biologie ou les mathématiques, mais en lisant les poètes, les romanciers, les dramaturges, les essayistes.
    Le Monde de l'éducation, Avril 2000
  • La littérature reste une des meilleures garanties pour espérer une sorte de progrès dans nos sociétés hyper techniques.
    Le Monde de l'éducation, Avril 2000
  • Il n'y a rien de mieux qu'un roman pour faire comprendre que la réalité est mal faite, qu'elle n'est pas suffisante pour satisfaire les désirs, les appétits, les rêves humains.
    Le Monde de l'éducation, Avril 2000
  • Si nous ne voulons pas être une société de moutons domesticables et manipulables par toutes les formes de pouvoir, y compris celui de la science, il faut défendre la littérature.
    Le Monde de l'éducation, Avril 2000
  • Dominer le langage, c'est apprendre à penser, et de surcroît, c'est une manière de développer la sensibilité, l'imagination, l'esprit critique.
    Le Monde de l'éducation, Avril 2000