• Les journalistes sont des avocats qui écrivent.
  • Recevoir un grand nombre de journalistes est un plaisir. Un petit nombre un ennui. Un seul d'entre eux : un supplice.
  • Aucun journaliste ne sait plus ce qu’est une bonne nouvelle.
  • Le journaliste : un type qui travaille plus dur qu'aucun autre fainéant dans ce monde.
  • À la fin de la guerre, je suis revenu en France et j'ai travaillé pour un quotidien à la mise en page. J'ai quitté le journal en 1949 pour devenir l'un des premiers « photojournalistes ». C'est un mot horrible, qui ne veut rien dire et que je ne sais pas prononcer, mais en tout cas, j'ai été l'un des premiers à écrire et à prendre des photos.
  • Pour le public, le journaliste se vend à qui le paie ; il est devenu machine à louange et à éreintement comme la fille publique machine à plaisir ; il bat son quart, dans ses colonne étroites - son trottoir - accablant de caresses et de gentils propos ceux qui veulent bien monter avec lui, insultant ceux qui passent indifférents à ses appels, insensibles à ses provocations. Et cela est tellement établi que le journaliste est ainsi, qu'on ne peut plus étaler dans un journal une admiration qui ne soit immédiatement suspectée d'avoir été payée en argent comptant, ni une haine qu'on ne traite aussitôt de chantage.
    Le Gaulois, 8 septembre 1884
  • Les hommes politiques et les journalistes ne sont pas à vendre. D'ailleurs, on a pas dit combien.
  • Les journalistes ne disent jamais la vérité, même quand ils la disent.
  • Le journalisme est une bénédiction parce qu'il faut remettre sa copie à l'heure et qu'il y ait le nombre de feuillets voulu. Si la muse est introuvable, tant pis, on doit marcher. Commencer son papier n'importe comment, continuer à l'aveuglette. Et, à la fin, on s'aperçoit avec ravissement que la muse était là quand même, que tout s'est ordonné chemin faisant, que le seul fait de s'y être mis a déclenché le petit miracle de l'écriture.
    Contre les dégoûts de la vie, éd. Flammarion
  • Les journalistes sont de grands enfants. Ils posent de grandes questions et se contentent de toutes petites réponses.
  • Les journalistes appellent « kilomètre sentimental » cette loi qui veut que notre intérêt pour les autres soient inversement proportionnel à la distance qui nous sépare d'eux : un mort chez nous est un drame, dix mille outre-mer une anecdote.
    La Tentation de l'innocence, éd. Grasset
  • Pour certains journalistes, l'humour est une langue étrangère. Ils ont besoin de sous-titres.
    Plans rapprochés, éd. Stock
  • Le but du journalisme n'est ni de déplaire ni de complaire. C'est de remuer la plume dans la plaie. La plume, et aujourd'hui le micro et la caméra.
  • Le journaliste est stimulé par l'échéance : il écrit plus mal quand il a le temps.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • Les salaires que le journaliste le moins corrompu perçoit pour remplir un devoir qui lui pèse, le salaire de la prostitution intellectuelle, est un salaire bien plus honteux que celui de la prostitution de rue.
    La Torche, Le Flambeau