Karl Kraus (28 avril 1874 - 12 juin 1936) est un journaliste, dramaturge, poète, essayiste, critique littéraire et traducteur autrichien. Fils d'un industriel juif, il s'installe à Vienne en 1877. Après des études inachevées en droit et philosophie, il se lance dans le journalisme. En 1899, il fonde "Die Fackel", revue satirique qu'il rédige presque seul, critiquant la corruption, l'hypocrisie sociale et la presse. Ses aphorismes mordants et son style incisif font de lui une figure intellectuelle majeure. Karl Kraus écrit aussi des pièces comme Les Derniers Jours de l'humanité (1919), dénonçant l'absurdité de la Première Guerre mondiale. Traducteur de Shakespeare et fervent défenseur de la langue allemande, il rejette le modernisme littéraire.
  • Le plaisir érotique est une course d'obstacles. L'obstacle le plus attrayant et le plus populaire est la morale.
  • Si une personne se porte comme un charme, le meilleur traitement c'est de lui expliquer de quoi elle souffre.
  • Qui émet des opinions ne doit pas se laisser surprendre en flagrant délit de contradictions. Qui a des pensées pense aussi entre les contradictions.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • Il y a des écrivains qui peuvent déjà exprimer en vingt pages ce pour quoi il me faut parfois même deux lignes.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • Un aphorisme n'a pas besoin d'être vrai, mais il doit survoler la vérité. Il doit la dépasser d'un trait.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • Saillie d'esprit est souvent pauvreté d'esprit qui pétille sans inhibition.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • Les opinions sont contagieuses ; la pensée est un miasme.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • Si le sérieux de la vie savait combien la vie est sérieuse, il n'aurait pas le front de trouver l'art joyeux.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • Car la justice est une catin qui ne se laisse jamais gruger et prélève, même sur la pauvreté, le salaire de la honte.
    La Littérature démolie, éd. Rivages
  • Maintenant seulement, je reconnais le progrès pour ce qu'il est, un décor amovible. Nous allons de l'avant en trépignant sur place. Le progrès est un point fixe qui a l'apparence du mouvement.
    La Littérature démolie, éd. Rivages
  • La politique, c'est prendre parti sans savoir pourquoi.
    La Littérature démolie, éd. Rivages
  • L'artiste a le droit d'être modeste et le devoir d'être vaniteux.
    Il ne suffit pas de lire, éd. Klincksieck
  • Relève de la morale ce qui blesse la pudeur.
    Il ne suffit pas de lire, éd. Klincksieck
  • Plus on serre un mot de près, et plus il le prend de haut.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
  • On doit chaque fois écrire comme si l'on écrivait pour la première et la dernière fois.
    Aphorismes, éd. Mille et une nuits
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