Roland Topor (7 janvier 1938 - 16 avril 1997) est un artiste français aux multiples talents, à la fois illustrateur, dessinateur, peintre, écrivain, poète, metteur en scène, chansonnier, acteur et cinéaste.
  • Une bonne vieille bouteille de vin est aussi rare, aussi miraculeuse qu'un vieux pas con. Ca arrive, mais mieux vaut ne pas trop y compter.
  • Chaque jour se répéter : Je ne serai plus jamais aussi jeune qu'aujourd'hui.
  • La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel.
  • Quand la société serre les fesses, les espaces de liberté individuelle rétrécissent.
  • Les mots qui ont la langue trop longue, on les raccourcit.
  • Puisqu'on ne vit qu'une seule fois, autant établir de bonnes relations avec soi-même.
  • La nuit venue, on y verra plus clair.
  • Il ne faut jamais juger les gens sur leur apparence, ni sur le reste. Il faut les juger sur ce qu'ils ne sont pas.
  • Pour changer d'idée, il suffit de pencher la tête, ça fait glisser tout le merdier. On entend presque le bruit des piles qui s'effondrent.
  • Stupéfiant ! Tout le temps que j'avais devant moi, il est derrière.
    Pense-bêtes, éd. Le Cherche Midi
  • La mort est plus nue que la vérité.
    Pense-bêtes, éd. Le Cherche Midi
  • Le prix des livres est aligné sur celui des repas. Un livre de poche correspond à un sandwich ou un hamburger, un livre d'art ou une édition originale à l'addition dans un restaurant gastronomique. Mais à prix égal, c'est toujours le livre que le public trouve trop coûteux, alors qu'il s'émerveille de la somme modique du repas.
    Pense-bêtes, éd. Le Cherche Midi
  • Pilonner les livres est aussi barbare que les brûler, mais provoque moins d'indignation. Les feuilles vierges obtenues grâce aux pages imprimées recyclées fourmillent de fantômes. Des mots resurgissent, des terminaisons de verbes achèvent de se décomposer, des bribes de ponctuation affleurent. L'autodafé lave quand même plus propre.
    Pense-bêtes, éd. Le Cherche Midi
  • J'aime bien regarder la pluie qui tombe parce que quelque chose bouge dans le paysage. Cela oblige également les gens à bouger et à râler encore plus. Si vous prenez un taxi et que vous dites « chouette, il pleut », en général le chauffeur vous regarde avec une haine… ! comme si vous étiez le responsable de ce temps là. Je trouve ça chic d'être le maître du temps. Alors vous ajoutez : « J'espère que demain il pleuvra aussi » « Ah, non crie l'autre, parlez pas de malheur ». Cela me rappelle Cocteau : « Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs. »
    Courts termes, éd. Dumerchez
  • Il suffit de parler pour devenir un autre.
    Pense-bêtes, éd. Le Cherche Midi