• Tout livre pousse sur d'autres livres, et peut-être que le génie n'est pas autre chose qu'un apport de bactéries particulières, une chimie individuelle délicate, au moyen de laquelle un esprit neuf absorbe, transforme, et finalement restitue sous une forme inédite non pas le monde brut, mais plutôt l'énorme matière littéraire qui préexiste à lui.
    Préférences, éd. José Corti
  • Le prix des livres est aligné sur celui des repas. Un livre de poche correspond à un sandwich ou un hamburger, un livre d'art ou une édition originale à l'addition dans un restaurant gastronomique. Mais à prix égal, c'est toujours le livre que le public trouve trop coûteux, alors qu'il s'émerveille de la somme modique du repas.
    Pense-bêtes, éd. Le Cherche Midi
  • Pilonner les livres est aussi barbare que les brûler, mais provoque moins d'indignation. Les feuilles vierges obtenues grâce aux pages imprimées recyclées fourmillent de fantômes. Des mots resurgissent, des terminaisons de verbes achèvent de se décomposer, des bribes de ponctuation affleurent. L'autodafé lave quand même plus propre.
    Pense-bêtes, éd. Le Cherche Midi
  • Tout livre est un jardin. [...] Les lampes de l'imagination s'allument en recevant le baume parfumé de l'émotion.
  • Les histoires sont le meilleur moyen d'élever la vie au-dessus de la médiocrité du quotidien.
  • Certains livres m'ont causé de vives et durables émotions, d'autres m'ont profondément bouleversé. À tel point qu'il m'est arrivé parfois, au sortir d'une lecture, de me retrouver comme drogué. La réalité ambiante me paraissait lointaine.
    Dans la lumière des saisons, éd. POL
  • Les livres devraient rester sans surveillance dans les endroits publics pour se déplacer avec les passants qui les emporteraient un moment avec eux, puis ils devraient mourir comme eux, usés par les malheurs, contaminés, noyés en tombant d'un pont avec les suicidés, fourrés dans un poêle l'hiver, déchirés par les enfants pour en faire des petits bateaux, bref ils devraient mourir n'importe comment sauf d'ennui et de propriété privée, condamnés à vie à l'étagère.
    Trois chevaux, éd. Gallimard
  • À Londres, on livre un livre pour quelques livres.
    Faces & Cie, éd. Edilivre
  • Quel plaisir goûtons-nous dans les romans, sinon celui d'assister à ce déroulement d'un destin imaginaire, de contempler dans les premières parties les présages et à la fin les accomplissements, puis de mesurer secrètement leur ressemblance ? Mais nous sommes si peu les amis de nous-mêmes que nous ne cherchons pas à faire pour le seul être réel ce que nous nous plaisons à admirer dans les êtres imaginaires.
    Le travail intellectuel
  • Pour qu'un livre nous touche, il faut sans doute qu'il établisse entre notre expérience et celle de la fiction – entre deux imaginations, la nôtre et celle qui se déploie sur la page – un lien fait de coïncidences.
    Journal d'un lecteur, éd. Actes Sud
  • Je n'éprouve aucun sentiment de culpabilité vis-à-vis des livres que je n'ai pas lus et que je ne lirai peut-être jamais ; je sais que mes livres ont une patience illimitée. Ils m'attendront jusqu'à la fin de mes jours.
  • Un livre apporte au lecteur sa propre histoire.
    Une histoire de la lecture, éd. Actes Sud
  • Je ne crois pas pouvoir me rappeler joie plus grande, plus complète, que celle d’arriver aux quelques dernières pages et de poser le livre, afin que la fin ne se produise pas avant le lendemain, et de me renfoncer sur l'oreiller avec le sentiment d'avoir bel et bien arrêté le temps.
    Une histoire de la lecture, éd. Actes Sud
  • Pour moi, des mots sur une page rendent l'univers cohérent.
  • Un bon livre devrait toujours former un véritable lien entre celui qui l'écrit et celui qui le lit.
    Angéline de Montbrun, éd. J.A. Langlais