Annie Ernaux, née le 1er septembre 1940, est une femme de lettres française, lauréate du prix Renaudot en 1984 pour La Place. Crédit photo : Babsy
  • J'avais le privilège de vivre depuis le début, constamment, en toute conscience, ce qu'on finit toujours par découvrir dans la stupeur et le désarroi : l'homme qu'on aime est un étranger.
    Passion simple, éd. Gallimard
  • T'écrire, ce n'est rien d'autre que faire le tour de ton absence.
    L'Autre Fille, NiL Éditions
  • Faire les courses à deux pour la première fois signe les prémices d'une vie commune. C'est accorder les goûts, les budgets, déjà faire couple autour de la nourriture, ce besoin premier. Proposer à un homme ou une femme d'aller ensemble au supermarché n'a rien à voir avec l'inviter au cinéma ou au café boire un verre. Pas d'esbroufe séductrice, pas de tricherie possible.
    Regarde les lumières mon amour, éd. Seuil
  • Les femmes et les hommes politiques, les journalistes, les "experts", tous ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans un hypermarché ne connaissent pas la réalité sociale de la France d'aujourd'hui.
    Regarde les lumières mon amour, éd. Seuil
  • Se perdre dans l'écriture, se perdre dans la passion sont sûrement deux choses qui définissent ma vie.
  • C'est l'absence de sens de ce que l'on vit au moment où on le vit qui multiplie les possibilités d'écrire.
    Mémoire de fille, éd. Gallimard
  • On vit souvent sans trouver les mots pour comprendre ce qui arrive. L'écriture permet une résurrection, non pas dans l'ordre de la vie, mais dans celui de la vérité.
  • Écrire c'est une activité du présent d'abord, qui essaie de sauver le passé, mais pas seulement, qui est aussi tournée vers l'avenir. Écrire, c'est en somme donner de l'avenir au passé.
    Zadig, décembre 2019
  • La vérité est simplement le nom donné à ce qu'on cherche et qui se dérobe sans cesse.
  • Faire les courses à deux pour la première fois signe les prémices d'une vie commune. C'est accorder les goûts, les budgets, déjà faire couple autour de la nourriture, ce besoin premier. Proposer à un homme ou une femme d'aller ensemble au supermarché n'a rien à voir avec l'inviter au cinéma ou au café boire un verre.
    Regarde les lumières mon amour, éd. Seuil
  • C'est le bouleversement, la sensation d'ouverture, d'élargissement, qui fait pour moi la littérature.
  • Parmi toutes les raisons que j'avais de vouloir grandir il y avait celle d'avoir le droit de lire tous les livres.
    La Femme gelée, éd. Gallimard
  • Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues.
    Le Jeune Homme, éd. Gallimard
  • Je crois davantage à la fécondité de l'échec qu'à celle de la réussite.
  • Les super et hypermarchés demeurent une extension du domaine féminin, le prolongement de l'univers domestique dont elles assurent la bonne marche régulière, parcourant les rayons avec, en tête, tout ce qui manque dans les placards et le frigo, tout ce qu'elles doivent acheter pour répondre à la question réitérée, qu'est-ce-qu'on va manger ce soir, demain, la semaine entière. Elles, toujours plus détentrices que les hommes d'une compétence culinaire qui leur fait choisir sans hésiter les produits selon le plat à préparer, tandis qu'eux, plantés, perdus devant un rayon, appellent au secours, portable à l'oreille « Dis, qu'est-que je dois prendre comme farine ? »
    Regarde les lumières mon amour, éd. Flammarion