• [...] le roman est le fruit d'une illusion humaine. L'illusion de pouvoir comprendre autrui.
    Le livre du rire et de l'oubli, éd. Gallimard
  • Nous écrivons des livres parce que nos enfants se désintéressent de nous. Nous nous adressons au monde anonyme parce que notre femme se bouche les oreilles quand nous lui parlons.
    Le livre du rire et de l'oubli, éd. Gallimard
  • L'invention de la presse à imprimer a jadis permis aux hommes de se comprendre mutuellement. À l'ère de la graphomanie universelle, le fait d'écrire des livres prend un sens opposé : chacun s'entoure de ses propres mots comme d'un mur de miroirs qui ne laisse filtrer aucune voix du dehors.
    Le livre du rire et de l'oubli, éd. Gallimard
  • Le talent d'écrire peut devenir une puissance dans un État libre.
  • Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait, livre consubstantiel à son auteur, d'une occupation propre, membre de ma vie ; non d'une occupation et fin tierce et étrangère comme tous les autres livres.
    Essais, II, 18
  • Quand j'écris, je me passe bien de la compagnie et souvenance des livres, de peur qu'ils n'interrompent ma forme.
  • Il ne faut pas mettre du vinaigre dans ses écrits, il faut y mettre du sel.
    Mes pensées
  • Pour bien écrire, il faut sauter les idées intermédiaires, assez pour n'être pas ennuyeux, pas trop de peur de n'être pas entendu.
    Voyages, Mes pensées, Histoire véritable
  • [...] sur quoi peut-on écrire sinon sur les choses qui nous hantent [...].
    Instruments des ténèbres, éd. Actes Sud
  • L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle.
    Connaissance de l'Est
  • Peut-être l'amour nous fait-il vieillir avant l'heure et redevenir jeunes quand la jeunesse s'en est allée. Mais comment ne pas se rappeler ces moments-là ? C'est pour cette raison que j'écris, pour transformer la tristesse en nostalgie, la solitude en souvenirs
    Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j'ai pleuré, éd. J'ai Lu
  • Il y a les auteurs qui écrivent avec de la lumière, d'autres avec du sang, avec de la lave, avec du feu, avec de la terre, avec de la boue, avec de la poudre de diamant et enfin ceux qui écrivent avec de l'encre, les malheureux, avec de l'encre tout simplement.
    Le livre de mon bord, éd. Mercure de France
  • On écrit pour toujours ou ça ne vaut rien.
  • Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d'hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs quand elles éclosent le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des adieux dont on s'est douté qu'ils se feraient, à des jours d'enfance dont le mystère ne s'est pas encore éclairci, à ses parents qu'il fallait que l'on offense lorsqu'ils vous offraient une joie et qu'on ne la comprenait pas (c'était une joie faite pour un autre), à des maladies infantiles qui commençaient si singulièrement, par tant d'intimes et douloureuses transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui retentissaient très haut et scintillaient avec toutes les étoiles — et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela —. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d'amour, dont aucune ne ressemblait à l'autre, de cris de femmes aimantes en mal d'enfant et de celles en couches, blanches et dormantes. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits survenant par à-coups. Et il ne suffit même pas d'avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n'est que lorsqu'ils deviennent en nous sang, regard, geste, qu'ils n'ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, que peut alors s'élever du milieu d'eux, en une heure très rare, le premier mot d'un vers.
    Les Cahiers de Malte Laurids Brigge
  • Il y a des choses qu'il faut avoir le courage de ne pas écrire.
    Des pas sur le sable..., éd. Mercure de France
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