Václav Havel (5 octobre 1936 - 18 décembre 2011) est un dramaturge, essayiste et homme d'État tchécoslovaque puis tchèque. Membre de l'opposition à la République socialiste tchécoslovaque, il est un des principaux artisans de la révolution de Velours qui mit fin au régime communiste. Il est par la suite élu président de la République fédérale tchèque et slovaque de 1989 à 1992, puis président de la République tchèque de 1993 à 2003. Crédits photo : Jiří Jiroutek
  • Même un acte purement moral qui n'a aucun espoir d'avoir un effet politique immédiat et visible peut progressivement et indirectement, avec le temps, gagner en importance politique.
    Lettre au président du Parti communiste tchécoslovaque Alexander Dubček, août 1969
  • La tragédie de l'homme moderne n'est pas qu'il sache de moins en moins le sens de sa propre vie, mais que cela le dérange de moins en moins.
    Lettres à Olga, 1988
  • Il ne fait aucun doute que la méfiance à l'égard des mots est moins dommageable que la confiance injustifiée en eux. D'ailleurs, se méfier des mots, et les accuser des horreurs qui pourraient sommeiller en eux discrètement - n'est-ce pas là, après tout, la véritable vocation de l'intellectuel ?
    Discours à l'occasion de la remise du prix Olof Palm, 1989
  • Je vis dans un système où les mots sont capables d'ébranler toute la structure du gouvernement, où les mots peuvent s'avérer plus puissants que dix divisions militaires.
    Discours à l'occasion de la remise du prix Olof Palm, 1989
  • Malgré toute la misère politique à laquelle je suis confronté chaque jour, je reste profondément convaincu que l'essence même de la politique n'est pas sale ; la saleté n'est apportée que par des gens sans scrupule. [...] Mais il n'est pas du tout vrai qu'un homme politique ne peut se passer de mentir ou d'intriguer. C'est une pure absurdité, souvent répandue par ceux qui veulent décourager les gens de s'intéresser aux affaires publiques. Bien sûr, en politique, comme partout ailleurs dans la vie, il est impossible et il ne serait pas judicieux de toujours tout dire crûment. Mais cela ne veut pas dire qu'il faille mentir. Ce qu'il faut ici, c'est du tact, de l'instinct et du bon goût.
    International Herald Tribune, 29 octobre 1991
  • Si votre cœur est à la bonne place et que vous avez bon goût, non seulement vous réussirez en politique, mais vous y êtes destiné. Si vous êtes modeste et que vous ne convoitez pas le pouvoir, non seulement vous êtes apte à faire de la politique, mais vous y avez absolument votre place. Ce qu'il faut en politique, ce n'est pas la capacité de mentir, mais plutôt la sensibilité de savoir quand, où, comment et à qui dire les choses.
    International Herald Tribune, 29 octobre 1991
  • La seule cause perdue est celle que nous abandonnons avant de nous engager dans la lutte.
  • N'est-ce pas le moment du doute le plus profond qui donne naissance à de nouvelles certitudes ? Le désespoir est peut-être le terreau même qui nourrit l'espoir humain ; peut-être ne pourrait-on jamais trouver un sens à la vie sans en avoir d'abord expérimenté l'absurdité.
    From Prisoner to President – A Tribute, Amnesty International
  • Ceux qui disent que les individus ne sont pas capables de changer quoi que ce soit ne cherchent que des excuses.
    Amnesty International, 21/12/2011
  • Dès que l'homme a commencé à se considérer comme la mesure de toute chose, le monde a commencé à perdre sa dimension humaine, et l'homme a commencé à en perdre le contrôle.
    Disturbing the Peace, conversation avec Karel Hvizdala (1986)
  • Si le monde doit changer en mieux, cela doit commencer par un changement dans la conscience humaine, dans l'humanité même de l'homme moderne.
    Disturbing the Peace, conversation avec Karel Hvizdala (1986)
  • L'espoir n'est certainement pas la même chose que l'optimisme. Ce n'est pas la conviction que quelque chose va bien se passer, mais la certitude que quelque chose a un sens, quelle que soit la façon dont cela se passe.
    Disturbing the Peace, conversation avec Karel Hvizdala (1986)
  • Une vérité n'est pas seulement ce que vous en pensez ; elle dépend aussi des circonstances dans lesquelles elle est dite, et à qui, pourquoi et comment elle est dite.
    Disturbing the Peace, conversation avec Karel Hvizdala (1986)
  • Celui qui se prend trop au sérieux risque toujours d'avoir l'air ridicule ; celui qui sait se moquer de lui-même ne l'est pas.
    Disturbing the Peace, conversation avec Karel Hvizdala (1986)
  • Sans citoyens libres, autonomes et se respectant, il ne peut y avoir de nations libres et indépendantes. Sans paix intérieure, c'est-à-dire de paix entre les citoyens et entre les citoyens et l'État, il ne peut y avoir de garantie de paix extérieure.
    Living in Truth (1986)