Alberto Moravia (28 novembre 1907 - 26 septembre 1990), nom de plume d'Alberto Pincherle, est un écrivain, essayiste et dramaturge italien. Ses livres les connus sont La Désobéissance (1948), L'Amour conjugal (1949), Le Mépris (1954), adapté au cinéma par Jean-Luc Godard, L'Ennui (1960).
  • La différence entre l'humour et la tragédie réside souvent dans le point de vue de celui qui les vit.
  • Mais je l'aimais et il y a dans l'amour une grande capacité non seulement d'illusion, mais encore d'oubli.
    Le Mépris (1954)
  • Plus on est heureux et moins on prête attention à son bonheur.
    Le Mépris (1954)
  • […] diriger consiste en grande partie à savoir se servir astucieusement des autres.
    Le Mépris (1954)
  • […] l'homme veut toujours espérer même lorsqu'il est convaincu qu'il n'y a plus d'espoir.
    Le Mépris (1954)
  • Les sentiments intenses ont ceci de bon qu'ils nous font passer à l'action en toute spontanéité, sans concours de la volonté, presque inconsciemment.
  • La vérité est que l'analphabétisme n'a pas disparu, à ce détail près, que de nos jours les vrais analphabètes ont appris à lire et à écrire.
  • L'amour-propre est une curieuse bête, qui peut dormir sous les coups les plus cruels et puis s'éveille, blessé à mort, par une simple égratignure.
  • Plus on est envahi par le doute, plus on s'attache à une fausse lucidité d'esprit, avec l'espoir d'éclaircir par le raisonnement ce que le sentiment a rendu trouble et obscur.
    Le Mépris
  • […] les idées sont comme les puces : elles marchent toutes seules et quand tu t'y attends le moins, les voilà qui te mordent et te font sursauter.
    Pilleurs d’église, dans Nouvelles romaines, éd. Flammarion
  • Il en est ainsi : la bonté, l'innocence, les hommes ne savent qu'en faire, et ce n'est peut-être pas là le moindre mystère de la vie que des qualités prodiguées par la nature et que tous louent en parole ne servent qu'à rendre encore plus malheureux.
    La Belle Romaine (1947)
  • En aimant ma femme et en étant aimé d'elle je croyais faire comme tout le monde ; cet amour me semblait un fait commun, normal, sans rien de précieux, comme l'air que l'on respire et qui n'est immense et ne devient inestimable que lorsqu'il vient à vous manquer.
    Le Mépris (1954)
  • Il est moins facile de se libérer des sentiments que des idées : celles-ci vont et viennent mais les sentiments demeurent.
    L'Ennui (1960)
  • Toutes nos réflexions, même les plus rationnelles, naissent d'une donnée obscure du sentiment. Et il est moins facile de se libérer du sentiment que des idées : celles-ci vont et viennent mais les sentiments demeurent.