• C'est le propre des gens normaux que de considérer la mort comme surgissant de l'extérieur, et non comme une fatalité inhérente à l'être. L'une des plus grandes illusions consiste à oublier que la vie est captive de la mort.
  • On meurt depuis toujours et cependant la mort n'a rien perdu de sa fraîcheur.
  • La conscience est bien plus que l'écharde, elle est le poignard dans la chair.
    De l'inconvénient d'être né, éd. Gallimard
  • A quoi bon fréquenter Platon, quand un saxophone peut aussi bien nous faire entrevoir un autre monde ?
    Syllogismes de l'amertume, éd. Gallimard
  • L'on ne peut goûter à la saveur des jours que si l'on se dérobe à l'obligation d'avoir un destin.
  • Exister, c'est fabriquer du passé.
    Cahiers 1957-1972, éd. Gallimard
  • On n'est malheureux que parce qu'on a une idée trop nette sur le bien et le mal.
  • L'historien qui se mêle de juger le passé fait du journalisme dans un autre siècle.
    De l'inconvénient d'être né, éd. Gallimard
  • La vie est supportable uniquement parce que l'on ne va pas jusqu'au bout.
  • La vie n'est possible que par les déficiences de notre imagination et de notre mémoire.
  • Si l'on n'avait pas d'âme, la musique l'aurait créée.
  • Un patrimoine bien à nous : les heures où nous n'avons rien fait... Ce sont elles qui nous forment, qui nous individualisent, qui nous rendent dissemblables.
  • Ma mission est de tuer le temps et la sienne est de me tuer à son tour. On est tout à fait à l'aise entre assassins.
  • On cesse d'être jeune au moment où l'on ne choisit plus ses ennemis, où l'on se contente de ceux qu'on a sous la main.
    Syllogismes de l'amertume, éd. Gallimard
  • Sur le plan spirituel, toute douleur est une chance ; sur le plan spirituel seulement.