Emil Cioran ( - ) est un philosophe et écrivain roumain, d'expression roumaine initialement, puis française à partir de 1949.
  • On ne réfléchit que parce qu'on se dérobe à l'acte. Penser, c'est être en retrait.
    Cahiers 1957-1972, éd. Gallimard
  • Il y a en moi une nostalgie après une chose qui n'existe pas dans la vie et même pas dans la mort, un désir que rien dans ce monde ne peut accomplir, sauf la musique, dans ces moments où elle évoque les larmes d'un autre monde.
    Cahiers, 1957-1972
  • Toute impression profonde est voluptueuse ou funèbre, ou les deux à la fois.
    De l'inconvénient d'être né, éd. Gallimard
  • Celui qui parle au nom des autres est toujours un imposteur. Politiques, réformateurs et tous ceux qui se réclament d'un prétexte collectif sont des tricheurs.
    Précis de décomposition (1949)
  • La pâleur montre jusqu'où le corps peut comprendre l'âme.
  • Avec un peu d'empressement, nous aurions pu rendre Dieu plus heureux. Mais nous l'avons abandonné, et il est maintenant plus seul qu'avant le commencement du monde.
  • Toute existence qui ne recèle pas une grande folie reste dépourvue de valeur. En quoi une telle existence se distinguerait-elle de celle d'une pierre, d'un bout de bois ou d'une mauvaise herbe ?
  • Je ne lutte pas contre le monde, je lutte contre une force plus grande, contre ma fatigue du monde .
  • Tout attachement est finalement un printemps de douleur. Heureux, mille fois celui qui peut s'échapper. Le solitaire ne regrette personne et personne ne le regrette. Ceux qui ne veulent pas souffrir, ceux qui craignent le chagrin doivent se détacher des êtres.
    Cahiers 1957-1972
  • On commence à comprendre ce qu'est l'éternité quand on se trouve seul face à la nature. La médiocrité du devenir paraît être alors un attribut purement humain.
    Solitude et destin, éd. Gallimard
  • Il n'y a de sensations uniques que dans la musique et dans l'amour ; de tout son être, on se rend compte qu'elles ne pourront plus revenir et l'on déplore de tout son cœur la vie quotidienne à laquelle on retournera.
    Le livre des leurres (1936)
  • Barrès a raison : la musique de Mozart, pure et aérienne, nous transporte dans un autre monde, peut-être, dans un souvenir. N'est-il pas étrange que, purifiés par elle, nous vivions chaque chose comme un souvenir sans qu'il devienne jamais un regret ? Pourquoi cela ?
    Le livre des leurres (1936)
  • La solitude est l'aphrodisiaque de l'esprit, comme la conversation celui de l'intelligence.
    Le crépuscule des pensées
  • Être plein de soi, non dans le sens de l'orgueil, mais de la richesse, être travaillé par une infinité intérieure et une tension extrême, cela signifie vivre intensément, jusqu'à se sentir mourir de vivre. Si rare est ce sentiment…
    Sur les cimes du désespoir (1934)
  • Tout se réduit en somme au désir et à l'absence de désir. Les reste est nuance.
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