Emmanuel Carrère, né en 1957, est un écrivain, scénariste et réalisateur français. En 2011, il reçoit le prix Renaudot pour son roman Limonov (P.O.L.). Crédit photo : ActuaLitté
  • Je préfère ce qui me rapproche des autres hommes à ce qui m'en distingue.
    D'autres vies que la mienne, éd. P.O.L.
  • Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu'on est libre, que le bonheur se décide, que c'est un choix moral. Les professeurs d'allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché. Je suis d’accord, c'est un péché, c'est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n'arracheront pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c'est comme entre les pauvres et les riches, c'est comme la lutte des classes, on sait qu'il y a des pauvres qui s'en sortent mais la plupart, non, ne s'en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c'est comme dire à un affamé qu'il n’a qu'à manger de la brioche.
    D'autres vies que la mienne, éd. P.O.L.
  • Je suis changeant, nous sommes changeants, le monde est changeant. La seule chose qui ne changera jamais, c'est que tout change, tout le temps.
  • La plupart se croient sur terre pour trouver l'amour, devenir riche, exercer un pouvoir, produire des points de croissance ou laisser son emprunte dans les sables du temps. Les gens qui se savent sur terre pour contempler le ciel, ils sont rares.
  • Le code pénal est ce qui empêche les pauvres de voler les riches et le code Civil ce qui permet aux riches de voler les pauvres.
    D'autres vies que la mienne, éd. P.O.L.
  • On est toujours content quand les gens qui nous aiment relèvent nos travers comme des raisons supplémentaires de nous aimer.
    D'autres vies que la mienne, éd. P.O.L.
  • La vie est une machine à séparer.