Andreï Arsenievitch Tarkovski (4 avril 1932 - 29 décembre 1986) est un réalisateur, scénariste et écrivain soviético-franco-italien. Considéré comme un des plus grands réalisateurs soviétiques, il n'a réalisé que 7 films mais obtient le Lion d'or à la Mostra de Venise 1962, dès son premier long-métrage L'Enfance d'Ivan. Il obtient, En 1986, le grand prix du jury à Cannes pour Le Sacrifice.
  • Celui qui trahit une seule fois ses principes perd la pureté de sa relation avec la vie. Tricher avec soi-même, c'est renoncer à tout, à son film, à sa vie.
  • Tous mes films, […] répètent que les hommes ne sont pas seuls et abandonnés dans un univers vide, mais qu'ils sont reliés par d'innombrables liens au passé et à l'avenir, et que chaque individu noue par son destin un lien avec le destin humain en général.
  • Le destin nous poursuit comme un dément armé d'un rasoir.
  • Plus il y a de mal dans le monde, plus il y a de raisons de faire des œuvres d'art.
  • Le cinéma, c'est l'art de sculpter le temps.
  • L'art nous fait appréhender le réel à travers une expérience subjective. Avec la science, la connaissance de l'univers évolue d'étape en étape, comme si elle gravissait les degrés d'un escalier sans fin, chacune réfutant souvent celle qui l'a précédée, au nom de vérités particulières objectives. En art, la connaissance est toujours une vision nouvelle et unique de l'univers, un hiéroglyphe de la vérité absolue. Elle est reçue comme une révélation, ou un désir spontané et brûlant d'appréhender intuitivement toutes les lois qui régissent le monde : sa beauté et sa laideur, sa douceur et sa cruauté, son infinité et ses limites.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey
  • L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains. L'art contemporain a fait fausse route quand il a remplacé la quête du sens de la vie par l'affirmation de l'individualité pour elle-même. Cette prétendue création prend un air suspect avec sa proclamation de la valeur intrinsèque de l'acte personnel. Car l'individualisme ne s'affirme pas dans la création artistique. Elle est au service de l'idéal. L'artiste est un serviteur, éternellement redevable du don qu'il a reçu comme par miracle.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey
  • Le sens de la vérité religieuse est dans l'espérance.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey
  • La philosophie recherche la vérité, définissant les buts de l'activité de l'homme, les limites de sa raison, le sens de son existence, même si parfois sa conclusion est que la vie est absurde et les efforts de l'homme sont vains.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey
  • La fonction de l'art n'est pas, comme le croient même certains artistes, d'imposer des idées ou de servir d'exemple. Elle est de préparer l'homme à sa mort, de labourer et d'irriguer son âme, et de la rendre capable de se retourner vers le bien.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey
  • Nous sommes les témoins du dépérissement du spirituel, alors que le matériel a depuis longtemps formé son propre système organique, qui est même devenu le fondement de notre vie sclérosée et menacée de paralysie. Tout le monde voit bien que le progrès matériel n'apporte pas aux hommes le bonheur. Mais néanmoins, tels des fanatiques, nous continuons à en multiplier les performances. Ce faisant, nous en sommes arrivés à la situation évoquée dans Stalker : le présent se confond avec le futur, en ce sens que le présent renferme tous les prémisses de l'inévitable catastrophe que nous réserve le proche avenir, ce dont nous avons pleinement conscience, tout en étant incapables de l'éviter.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey
  • Je suis persuadé que nous nous trouvons actuellement au bord de l'anéantissement de notre civilisation.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey