• La figure de l'intérêt général s'est brouillée avec la conversion généralisée des élites dirigeantes à l'enrichissement personnel.
  • On se choisit un bouc émissaire lorsque la société est malade : le supprimer, c'est effacer la souillure, purger la société. Cette hystérie contemporaine me questionne et m'inquiète, comme tout le monde, j'imagine.
    Boomerang, France Inter, 25 février 2020
  • J'aime bien l'idée qu'une certaine distance entre les êtres soit nécessaire pour que l'espace public se maintienne.
  • C'est de la stupidité complète que me semble être sortie la conception qui reconnaît les maux de ce monde, mais qui avant tout combat aimerait se réfugier déjà derrière le mur d'un "ordre social" mythique.
    Die Fackel
  • J'affirme que le monde n'est que l'association des coquins contre les gens bien, des plus vils contre les plus nobles.
    Pensées
  • L'utopie ne consiste pas, aujourd'hui, à préconiser le bien-être par la décroissance et la subversion de l'actuel mode de vie ; l'utopie consiste à croire que la croissance de la production sociale peut encore apporter le mieux-être, et qu'elle est matériellement possible.
    Écologie et politique, éd. du Seuil
  • Si notre ère mérite un nom, il faut l'appeler l'ère de la prostitution. Les gens s'habituent au vocabulaire des prostituées. Après un débat télévisé : Ai-je été bien ? m'avez-vous trouvé bien ? Exactement le genre de question qu'une prostituée pose à son client…
    La grimace (1963)
  • Si on veut avoir une image assez juste de la société française, le vrai panel est au comptoir avec son lot habituel d'optimistes, de déprimés, de petits malins, de paumés et de têtes de con.
    Télérama, n° 3029, semaine du 2 au 8 février 2008
  • Les gens satisfaits et sans ambition sont tous très bien à leur manière. Ils forment un milieu soigné et utile sur lequel on peut peindre de grands portraits, et ils constituent un public respectable, bien que pas particulièrement intelligent, devant lequel les esprits actifs de l'époque peuvent jouer.
    Pensées paresseuses d'un paresseux
  • [...] la manière dont une société dans son ensemble prend soin de ceux qui le requiert, aide en particulier les personnes handicapées, dit beaucoup de sa cohésion, et par conséquent de sa santé et de ses ressorts en tant que société.
    L'éthique est une boussole, éd. de l'Aube
  • Le mal est que la société nous fabrique en masse, sans que nous le lui demandions, des distractions et de la pensée, et que nous acceptons ces distractions et cette pensée toute faite et ces plaisirs pour tous, comme si nous étions heureux de nous laisser asservir.
    Extrait d'un discours, lycée de Gap, 11 juillet 1936
  • De plus en plus des techniciens prétendent formuler des problèmes de la société comme des problèmes exacts et en des termes qui permettent une solution. Le mythe croissant de la solution, évacue progressivement de nos consciences le sens du relatif, c'est-à-dire de l'humilité du politique vrai.
    L'illusion politique, éd. La Table Ronde
  • La décadence d'une société commence quand l'homme se demande : "Que va-t-il arriver ?" au lieu de se demander : "Que puis-je faire ?"
    L'Avenir est notre affaire, éd. Gérard de Puymège
  • Ceux qui doutent, qui ont le courage de douter, sont les derniers à imposer leurs opinions aux autres. Croire qu'on détient une vérité qui doit prévaloir, voilà le danger pour toute société digne de ce nom.
    Entretien - Courrier de l'UNESCO (janvier 1991)
  • La liberté individuelle est incompatible avec la suprématie d'un but unique auquel toute la société est subordonnée en permanence.
    La Route de la servitude, éd. PUF