Alain Finkielkraut, né le le 30 juin 1949, est un philosophe, écrivain et essayiste français. Auteur de nombreux essais sur la littérature, l'amour, la modernité, il a également enseigné à l'École polytechnique, entre 1989 et 2014, au département Humanités et sciences sociales. Il est élu à l'Académie française en 2014.
  • Il faut être sourd, aveugle et amnésique pour croire qu'il y a encore une fracture sociale. Les barrières ont cédé : l'indifférenciation règne. Du bas en haut de l'échelle, des marges à la jet set, le même homme démocratique, soucieux d'être authentiquement ce qu'il est par-delà le rôle, le rang ou le moment, déchire le voile des convenances et s'exprime avec la même décontraction, dans le même idiome relâché.
    Nous autres, modernes : quatre leçons, éd. Ellipses
  • La perception démocratique libère les fous de la différence dont ils étaient prisonniers, ce qui fait que pour la première fois, ils dérangent la société, et, en même temps, ils lui incombent. De ce malaise et de cette responsabilité est née l'institution asilaire, formation de compromis entre le souci de prendre en charge la folie et le besoin de s'y soustraire.
    La sagesse de l'amour, éd. Gallimard
  • L'homme, ce vivant à brève échéance, ce perpétuel mourant, entreprend l'infini.
    Nous autres, modernes : quatre leçons, éd. Ellipses
  • Camenbour : style de blagues qu'on aime bien faire entre la poire et le fromage.
    Petit fictionnaire illustré : les mots qui manquent au dico, éd. du Seuil
  • On appelle progrès les processus qui nous emportent et qui enlaidissent le monde.
    La Grande Librairie, 26/10/2017
  • L'amour-propre, c'est précisément la perte de toute propriété, l'hémorragie du moi, la soumission intégrale de l'être au regard et au jugement des autres.
    Un Cœur intelligent, Ed. Stock/Flammarion
  • Il n'y a plus de choses dans l'univers d'Internet, il n'y a plus que des informations et des images. Vivre parmi les non-choses : tel est le sort commun.
  • Avant, c'était l'excellence qui créait la notoriété. Aujourd'hui, c'est la notoriété qui crée l'excellence.
  • Ma culture : l'esprit du peuple auquel j'appartiens et qui imprègne à la fois ma pensée la plus haute et les gestes les plus simples de mon existence quotidienne.
    La Défaite de la pensée, éd. Gallimard
  • La rationalité règne indubitablement, mais il est devenu difficile d'opposer, sans autre forme de procès, les calculs de la raison aux ténèbres de la superstition car les processus que la raison déchaîne n'ont rien de raisonnable.
    Nous autres, modernes : Quatre leçons, éd. Ellipses
  • Nul ne pense par lui-même sans un détour par les autres, et notamment par ce qui a été pensé avant lui.
    L'Identité malheureuse, éd. Stock
  • Nous ne produisons du neuf qu'à partir de ce que nous avons reçu. Oublier ou excommunier notre passé, ce n'est pas nous ouvrir à la dimension de l'avenir : c'est nous soumettre, sans résistance, à la force des choses.
    L'Identité malheureuse, éd. Stock
  • Être moderne, c'est se séparer, c'est surmonter, progresser, avancer, dépasser, transcender : mouvement actif, conquérant, volontaire. Survivre, c'est être quitté. Le Moderne va de l'avant, le survivant regarde vers l'arrière. L'un est projet, l'autre, regret.
    Nous autres, modernes : Quatre leçons, éd. Ellipses
  • En voulant réduire, jusqu'à la faire disparaître, la part de l'immaîtrisable et de l'incalculable, on bâtit une société d'esclaves.
    Un Cœur intelligent, éd. Stock/Flammarion
  • Internet est le rendez-vous des chercheurs, mais aussi celui de tous les cinglés, de tous les voyeurs et de tous les ragots de la terre.