Etty Hillesum (15 janvier 1914 - 30 novembre 1943) est une intellectuelle et écrivaine néerlandaise, connue pour les journaux qu'elle a rédigés durant l’occupation nazie des Pays-Bas. Née à Middelbourg dans une famille juive cultivée, elle grandit à Deventer et poursuit des études de droit et de langues à Amsterdam. En 1941, elle entame une introspection profonde à travers l'écriture, influencée par Julius Spier, un thérapeute jungien. Ses journaux et lettres témoignent de sa quête spirituelle, de son humanisme et de sa résilience face à la persécution. Refusant de fuir, Etty travaille volontairement au camp de transit de Westerbork, où elle aide les détenus. Elle y consigne des réflexions empreintes de foi et d'acceptation, malgré la cruauté environnante. Déportée à Auschwitz en 1943, elle y meurt à 29 ans. Ses écrits, publiés après la guerre, sont devenus des témoignages poignants sur l'amour, la liberté intérieure et la dignité humaine.
  • Genre : Femme
  • Nationalité : Néerlandais
  • Profession : Écrivaine
  • Date de naissance : 15 janvier 1914
  • Date de décès : 30 novembre 1943
  • Soyez simples et vivez simplement. Soyez honnête, combattez l'envie d'être bien vu des autres.
  • Et toujours, dès que je me montrais prête à les affronter, les épreuves se sont changées en beauté.
  • Ne pas savoir écouter, montrer de l'impatience, est en partie un manque de respect. Ce qu'un être humain raconte, on ne doit pas seulement le recevoir comme un fait, mais comme l'expression de son être.
  • Cette peur de ne pas tout avoir dans la vie, c'est elle justement qui vous fait tout manquer. Elle vous empêche d'atteindre l'essentiel.
  • La difficulté c'est de s'affranchir des parents pour devenir soi-même intellectuellement autonome. On peut considérer cet affranchissement comme une seconde naissance, qui porte en elle beaucoup d'affrontements et de difficultés.
  • La réalité ne rejoint pas une imagination trop enflammée.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • Garde tes pressentiments et ton intuition, c'est une source où tu puises, mais tâche de ne pas t'y noyer ! Organise un peu ce fatras, un peu d'hygiène mentale, que diable ! Ton imagination, tes émotions intérieures, etc., sont le grand océan sur lequel tu dois conquérir de petits lambeaux de terre, toujours menacés de submersion.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • On cherche toujours la formule libératrice, la pensée clarificatrice.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • Je crois que je vais le faire : tous les matins, avant de me mettre au travail, me « tourner vers l'intérieur », rester une demi-heure à l'écoute de moi-même. « Rentrer en moi-même ». Je pourrais dire aussi : méditer. Mais le mot m'horripile encore un peu.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • Ce qui importe en définitive, c'est l'âme, ou l'être, comme on voudra, qui rayonne à travers la personne.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • Nous ne sommes que des vases creux, où s'engouffre le flot de l'histoire.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • L'homme forge son destin de l'intérieur, voilà une affirmation bien téméraire. En revanche l'homme est libre de choisir l'accueil qu'il fera en lui-même de son destin. On ne connait pas la vie de quelqu'un si l'on n'en sait que les événements extérieurs. Pour connaître la vie de quelqu'un, il faut connaître ses rêves, ses rapports avec ses parents, ses états d'âme, ses désillusions, sa maladie et sa mort.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • […] Un jour je serai écrivain. Les longues nuits que je passerai à écrire, ce seront mes plus belles nuits. Alors tout jaillira de moi, s’écoulera de moi en un flux ininterrompu et sans fin, tout cela qu'aujourd'hui j'emmagasine en moi.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • Une fois c'est un Hitler, une autre fois Ivan le Terrible par exemple, une fois c'est la résignation, une autre fois les guerres, la peste, les tremblements de terre, la famine. Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstantielle à la vie et de conserver intact à travers les épreuves un petit morceau de son âme.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil
  • Je suis probablement de ceux qui préfèrent continuer à se laisser flotter un peu sur le dos, les yeux tournés vers le ciel, et qui, avec un geste résigné et pieux, finissent par se laisser couler.
    Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock), éd. Seuil