Romain Gary, né Roman Kacew ( - ) est un romancier français, double lauréat du Prix Goncourt en 1956 avec Les Racines du ciel puis en 1975, sous le pseudonyme d'Émile Ajar, pour La Vie devant soi.
  • Tu sais quelle est la tragédie de la France ? C'est que c'est un pays qui a eu une influence énorme dans le monde entier. La France a eu tellement d'influence qu'il ne lui en est plus resté pour elle-même.
    Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, éd. Gallimard
  • Le juste milieu. Quelque part entre s'en foutre et en crever. Entre s'enfermer à double tour et laisser entrer le monde entier. Ne pas se durcir mais ne pas se laisser détruire non plus. Très difficile.
  • Les chemins qui mènent à la liberté et à la dignité humaine passent par bien des abîmes et ne sauraient donc mener d'un seul coup aux sommets...
  • [...] il y a des instants qui ont de la mémoire. L'éphémère vit d'éclairs et je ne demande pas au bonheur une rente.
    Clair de femme, éd. Gallimard
  • Nous crevons de faiblesse, et cela permet tous les espoirs. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
    Clair de femme, éd. Gallimard
  • [...] la vie aussi a besoin de gaieté, à l'en juger par les fleurs des champs, qui sourient tellement mieux que les autres.
    Clair de femme, éd. Gallimard
  • Il y a tant d'hommes et de femmes qui se ratent ! Qu'est-ce qu'ils deviennent ? De quoi vivent-ils ? C'est terriblement injuste. Il me semble que si je ne t'avais pas connu, j'aurais passé ma vie à te haïr.
    Clair de femme, éd. Gallimard
  • Il vient donc un moment où vous n'en pouvez plus et où vous êtes dévoré par le besoin de vérité et d'authenticité, de poser des questions et de recevoir des réponses, bref, de communiquer avec tout, avec le tout, et c’est là qu'il convient de faire appel à l'art.
    Gros-Câlin, éd. Mercure de France (publié sous le pseudo d'Émile Ajar)
  • C'est toujours dans les yeux que les gens sont les plus tristes.
    La Vie devant soi (1975, sous le nom d'Émile Ajar), éd. Mercure de France
  • La liberté avait de tout temps exigé des sacrifices, mais il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'aimer une femme pouvait être aussi un apprentissage de liberté.
  • Notre société s'est épuisée à réaliser les rêves du passé. Quand les Américains sont allés sur la lune, on a gueulé que c'est une nouvelle époque qui commence. Mais non : c'était une époque qui finissait. On a œuvré à réaliser Jules Verne.
    Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, éd. Gallimard
  • La haine, celle de l'impuissance, est en eux à l'extrême droite, ce qui est naturel dans le nationalisme.
    Pour Sganarelle, éd. Gallimard
  • Tu ne peux pas aimer une femme, un homme, sans les avoir d'abord inventés, tu ne peux pas aimer l'autre sans l'avoir d'abord inventé, imaginé, parce qu'une belle histoire d'amour, ce sont d'abord deux êtres qui s'inventent, ce qui rend la part de réalité acceptable, et indispensable même, comme matériau de départ. Ce qu'on appelait jadis le « grand amour », c'est le dévouement pendant toute une vie et souvent jusqu'à l'extrême vieillesse de deux êtres à cette œuvre d'imagination qu'ils ont créé ensemble et réciproquement, deux êtres qui se sont d'abord inventés….
    La nuit sera calme, éd. Gallimard
  • L'histoire de ce siècle a prouvé d'une manière sanglante et définitive que l'alibi nationaliste est toujours invoqué par les fossoyeurs de la liberté, qu'aucun droit de la personne humaine n'est toléré sur les voies triomphales des « bâtisseurs pour mille ans », des géniaux pères des peuples », et des « épées de l'islam », et qu'avec un peu d'habilité, un bon Parti au départ, une bonne police à l'arrivée et un rien de lâcheté chez l'adversaire, il n'est que trop facile de disposer d'un peuple au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
  • Le plus grand effort de ma vie a toujours été de parvenir à désespérer complètement. Il n'y a rien à faire. Il y a toujours en moi quelque chose qui continue à sourire.