Éric-Emmanuel Schmitt (né le ) est un écrivain et dramaturge français, membre de l'Académie des Goncourt depuis 2016, succédant à Edmonde Charles-Roux, démissionnaire. Pour en savoir plus, voir le site d'Éric-Emmanuel Schmitt.
  • Ce ne sont pas les émerveillements qui manquent dans le monde, mais les émerveillés.
  • Nous oublions que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d'être immortels.
  • Dans l'appréhension de la mort, il y a trois peurs distinctes, l'inconnu de la date où l'on mourra, l'inconnu de la manière dont on mourra et l'inconnu de la mort elle-même.
    Concerto à la mémoire d'un ange, éd. Albin Michel
  • Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s'incrustent, qui t'alourdissent, qui t'immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent.
  • Je considère que l'art de l'écrivain, tel l'art du dessinateur, consiste à opérer des choix : poser un cadre juste, déterminer l'instant le plus juteux à raconter, dire beaucoup avec peu.
    Concerto à la mémoire d'un ange, éd. Albin Michel
  • La nouvelle est une épure du roman, un roman réduit à l'essentiel. Ce genre exigeant ne pardonne pas la trahison. Si l'on peut utiliser le roman en débarras fourre-tout, c'est impossible pour la nouvelle. Il faut mesurer l'espace imparti à la description, au dialogue, à la séquence. La moindre faute d'architecture y apparaît. Les complaisances aussi.
    Concerto à la mémoire d'un ange, éd. Albin Michel
  • La nouvelle redonne ce pouvoir à l'écrivain, le pouvoir de gérer le temps, de créer un drame, des attentes, des surprises, de tirer les fils de l'émotion et de l'intelligence, puis subitement, de baisser le rideau. En fait, sa brièveté met la nouvelle au même plan que la musique ou le théâtre : un art du temps. La durée de la lecture - comme celle de l'écoute ou du spectacle - est régulée par le créateur. La brièveté rend la lecture captive.
    Concerto à la mémoire d'un ange, éd. Albin Michel
  • Comme d'habitude, je ne vis plus. L'écriture s'est emparée de moi et a placé tout ce qui ne la concerne pas en suspension. Mis entre parenthèses, je me réduis à un scribe, une main au service d'une urgence : les personnages qui veulent exister, l'histoire qui veut trouver ses mots.
    Concerto à la mémoire d'un ange, éd. Albin Michel
  • Chaque douleur a son authenticité.
    La Grande Librairie, 18 sept. 2019
  • La gloire va mieux aux morts, c'est un vêtement d'emprunt, elle rend les vivants ridicules.
    Lorsque j'étais une oeuvre d'art, éd. Albin Michel
  • Si le moche n'attitre pas d'emblée, il se fait remarquer, il provoque le commentaire, l'obscurité cesse, l'anonymat s'évanouit [...] Le moche ne peut que progresser. IL surprendra sans cesse. IL se montrera d'autant plus séducteur qu'il est moins séduisant. Il marivaudera d'autant mieux qu'il perd dès qu'il se tait. Il sera plus audacieux, plus rapide, plus amoureux, plus flatteur, plus enivré, plus généreux, bref, en un mot plus efficace. Les moches sont des amants délicieux. Les moches sont toujours vainqueurs en amour.
    Lorsque j'étais une oeuvre d'art, éd. Albin Michel
  • Le suicide, c'est comme le parachutisme, le premier saut reste le meilleur. La répétition émousse les émotions, la récidive blase.
    Lorsque j'étais une oeuvre d'art, éd. Albin Michel
  • Il faut emprunter les idées du peuple si l'on veut le diriger.
  • Il ne faut pas dire quel sale temps mais quel beau jour de pluie !
  • La sincérité, c'est le contraire du discernement ! Pour atteindre l'harmonie entre soi et les autres, il faut analyser les pensées, les filtrer, en refouler certaines. La vérité ne constitue pas un but, elle n'a d'intérêt que si elle sert ; or, la plupart du temps, elle freine ; pis, elle détruit.
    Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus, éd. Albin Michel