Julien Gracq, pseudonyme de Louis Poirier (27 juillet 1910 - 22 décembre 2007), est un écrivain français. Auteur discret refusant les honneurs, il marque le paysage littéraire français avec une œuvre qui mêle l'insolite et le symbolisme fantastique. Prix Goncourt en 1951 pour Le Rivage des Syrtes, il refuse le prix.
  • Genre : Homme
  • Nationalité : Française
  • Profession : Écrivain
  • Prix/récompense : Prix Goncourt
  • Date de naissance : 27 juillet 1910
  • Date de décès : 22 décembre 2007
  • De la lisière à la frontière, pour l'imagination, il n'y a qu'un pas.
    La Forme d'une ville, éd. José Corti
  • Le livre ouvre un lointain à la vie, que l'image envoûte et immobilise.
  • Il y a un temps pour se mêler des choses, et un temps pour laisser les choses aller.
  • Le rassurant de l'équilibre, c'est que rien ne bouge. Le vrai de l'équilibre, c'est qu'il suffit d'un souffle pour faire tout bouger.
    Le Rivage des Syrtes, éd. José Corti
  • Tout livre pousse sur d'autres livres, et peut-être que le génie n'est pas autre chose qu'un apport de bactéries particulières, une chimie individuelle délicate, au moyen de laquelle un esprit neuf absorbe, transforme, et finalement restitue sous une forme inédite non pas le monde brut, mais plutôt l'énorme matière littéraire qui préexiste à lui.
    Préférences, éd. José Corti
  • Écrivain : quelqu'un qui croit sentir que quelque chose, par moments, demande à acquérir par son entremise le genre d'existence que donne le langage. Genre d'existence dont le public est le vérificateur capricieux, intermittent, et peu sûr, et l'auteur le seul garant fiable.
    En lisant en écrivant, éd. José Corti
  • La littérature va du moi confus et aphasique au moi informé par l'intermédiaire des mots, rien de plus : le public n'est admis à cet acte d'autosatisfaction qu'au titre de voyeur, et généralement contre espèces – et c'est, je le concède, dans cette affaire, le côté peu ragoûtant.
    En lisant en écrivant, éd. José Corti
  • Pour s'enrichir pleinement par la lecture, il ne suffit pas de lire, il faut savoir s'introduire dans la société des livres, qui nous font alors profiter de toutes leurs relations.
    Carnets du grand chemin, éd. José Corti
  • On écrit d'abord parce que d'autres avant vous ont écrit, ensuite, parce qu'on a déjà commencé à écrire : c'est pour le premier qui s'avisa de cet exercice que la question réellement se poserait : ce qui revient à dire qu'elle n'a fondamentalement pas de sens.
    En lisant en écrivant, éd. José Corti
  • Tout se passe comme s'il existait, accumulée périodiquement chez l'écrivain, une richesse romanesque non monnayée, à laquelle rien ne permettra d'avoir cours, rien ne prêtera forme et aloi, rien ne donnera issue, sinon le miracle surgi du hasard quand il surgit d'une sorte de modèle réduit à la fois simple et éminemment expressif, capable de tenir dans le creux de la main, et pourtant prometteur d'une infinie capacité d'expansion, pareil au cristal tenu qui, par son simple contact, fait cristalliser à son image parente toute une solution sursaturée. Je ne sais s'il existe des recettes pour mettre la main sur un pareil sésame – qui, bien entendu, ne peut vous ouvrir qu'une fois la cave de vos propres trésors – en ce qui me concerne, je n'en possède pas, et c'est une des raisons qui font que j'ai écrit si peu de livres.
    En lisant en écrivant, éd. José Corti
  • Le mécanisme romanesque est tout aussi précis et subtil que le mécanisme d'un poème, seulement, à cause des dimensions de l'ouvrage, il décourage le travail critique exhaustif que l'analyse d'un sonnet parfois ne rebute pas.
    En lisant en écrivant, éd. José Corti
  • Il vient un moment où ce qui a été lié aspire à se délier.
  • Si la littérature n'est pas pour le lecteur un répertoire de femmes fatales et de créatures en perdition, elle ne vaut pas qu'on s'en occupe.
    En lisant en écrivant
  • L'âme monte quelque fois au bord des lèvres.
  • Je vieillis, et il me semble que j'ai imperceptiblement glissé du temps que l'on passe à vivre à celui que l'on passe à regarder la vie s'écouler. Bien sûr, mille choses encore m'intéressent, me passionnent, et pourtant il me semble que doucement déjà je me détache.
    Un beau ténébreux