Michel Piccoli (27 décembre 1925 - 12 mai 2020) est un acteur, producteur et réalisateur français. Révélé au grand public dans Le Mépris de Jean-Luc Godard, il tourne ensuite avec les plus grands réalisateurs : Jean Renoir, René Clair, René Clément, Alain Resnais, Agnès Varda, Jacques Demy, Michel Deville, Claude Sautet dont il fut l'acteur fétiche, Claude Chabrol, Louis Malle, Jacques Doillon, Bertrand Blier, Luis Buñuel, Costa-Gavras, Marco Ferreri, Alfred Hitchcock, Ettore Scola, Manoel de Oliveira, Nanni Moretti... Crédits photo : Georges Biard
  • Le bonheur est toujours une quête à renouveler.
  • L'acteur n'existe que dans le regard des autres.
    Le Monde, septembre 2001
  • Je ne pleure jamais sur ce passé qui a été à la fois merveilleux et douloureux. Je ne regrette rien. Jamais. Si je n'avais pas fait toutes ces rencontres affectives et professionnelles, je n'existerais pas comme j'existe.
  • La personne la plus triste, le jour de ma mort, ce sera moi-même. Je me regretterai beaucoup. C'est très orgueilleux mais je le pense profondément.
    Radio Télévision Suisse
  • On ne devrait pas s'habituer à vivre, on devrait être étonné tous les jours. [...] Mais moi je suis un peu étonné tous les jours quand même. Il y a tous les jours quelque chose qui m'étonne.
    A voix nue, France Culture, 26/05/2006
  • Si on est acteur et si on oublie complètement qu'on est acteur, qu'on ne fait qu'être le haut parleur du metteur en scène, de l'écrivain, eh bien, il n'y a plus besoin de jouer la comédie, on peut être simplement le "diseur". [...] Oublier complètement que je suis acteur et simplement dire les mots qu'il y a à dire.
    A voix nue, France Culture, 26/05/2006
  • La beauté du métier d'acteur, c'est de ne pas révéler qui on est, mais de révéler celui que l'on invente, que l'auteur à inventé.
    A voix nue, France Culture, 26/05/2006
  • Il faut que l'acteur soit d'une modestie énorme mais en même temps qu'il s'amuse de dire ces textes grotesques ou grandioses ou philosophiques ou très comiques. Qu'il s'amuse à faire ça.
    A voix nue, France Culture, 26/05/2006
  • Le théâtre est devenu, dans nos sociétés en tout cas, un art destiné aux intelligents et non pas aux populaires, vive Jean Vilar.
    A voix nue, France Culture, 26/05/2006
  • Je pense que tout individu, je suis profondément persuadé de ça, assume sa vie quotidienne, sa vie lourde ou moins lourde de son existence et de l'existence de ceux qu'il fait vivre et en même temps l'imaginaire continue à exister, continue à lutter pour imaginer des rêves. Je pense que c'est cela la vie de la plupart des gens. Même si rien ne se réalise dans le rêve, mais le rêve existe... et ce que j'aime justement dans le cinéma justement ce sont les films qui ne sont pas "mâchés".
    A voix nue, France Culture, 25/05/2006
  • On emprunte l'oeuvre d'un écrivain, on lui vole. [...] Il faut être attentif à l'auteur, il faut être très fidèle à l'auteur, il faut être attentif au metteur en scène, créateur du spectacle et il faut être très très attentif aux partenaires. On ne peut pas jouer de telle façon qu'on aurait pu imaginer si on était un grand solitaire cabot. Il faut attendre ce que l'autre va vous apporter, le partenaire ou la partenaire, de façon à savoir de quelle manière vous allez pouvoir entrer dans son jeu et en même temps lui voler son jeu.
    A voix nue, France Culture, 25/05/2006
  • J'aurais bien aimé que Bresson me croise dans la rue et me dise : "Monsieur, je vais faire un film, je m'appelle Robert Bresson, voudriez-vous être un de mes modèles ?" J'aurais été fou de joie parce que j'aurais joué celui qui n'est pas acteur et en travaillant avec lui, j'aurais su ne pas être acteur, mais être modèle. Ne plus être professionnel, devenir un amateur innocent.
    A voix nue, France Culture, 25/05/2006
  • Nous sommes tellement envahis par un mal nous n'osons plus nommer, un peu comme le sida mais c'est le sida de la politique, c'est le sida moral de la politique qu'on appelle généreusement la mondialisation. La planète entière est achetée par de gigantesques gangsters, honnêtes ou malhonnêtes, qui dirigent le monde. La politique est pieds et poings liés par ce marché extravagant. [...] Nous sommes pillés vers ce soi-disant chemin vers le bonheur d'une richesse qui aidera tous les hommes et femmes de la terre. [...] Il y a des machines qui nous endorment, qui savent nous endormir dans un bien-être du sport, de la farce, du pornographique : je parle de la télévision qui "enconarde" le monde entier. [...] Nous sommes doublement manipulés par des fantômes gigantesques qui achètent les pays, qui vendent les pays et par la communication, la grande communication des télévisions qui nous endort dans le confort de l'achat. Plus vous achèterez, plus vous serez heureux.
    A voix nue, France Culture, 24/05/2006
  • Ce sont les femmes qui incarnent l'espérance, elles incarnent l'espérance de vie, l'espérance de la séduction de la vie, pas seulement de la séduction... vulgaire mais essentielle et admirable.
    A voix nue, France Culture, 23/05/2006
  • [Je suis devenu acteur] pour être l'intermédiaire des merveilleux penseurs ou écrivains qui font du théâtre et racontent des histoires fantastiques. Mais je ne sais toujours pas si c'est un métier, si c'est pas la farce d'un métier... Il faut être farceur pour être acteur, faut pas être solennel, faut pas se dire qu'on est créateur, c'est pas vrai. On est créateur à deux, au moins avec l'auteur et aussi avec le metteur en scène, ça fait trois et aussi avec le partenaire, ça fait quatre.
    A voix nue, France Culture, 22/05/2006