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On a parfois l'impression qu'il émane de l'histoire et de la vie une loi féroce que l'on pourrait énoncer ainsi : Il sera donné à celui qui possède, il sera pris à celui qui n'a rien.
On a parfois l'impression qu'il émane de l'histoire et de la vie une loi féroce que l'on pourrait énoncer ainsi : Il sera donné à celui qui possède, il sera pris à celui qui n'a rien.Si c'est un homme (1947)
Ceux qui brûlent les livres finissent tôt ou tard par brûler des hommes.Si c'est un homme (1947)
L'automne, dans tous les pays du monde, a la même odeur de feuilles mortes, de terre qui se repose, de fagots qui brûlent, bref, de choses qui finissent, et vous font penser « pour toujours ».
Je suis, de naissance, assez optimiste. Et c'est en partie délibéré. C'est, me semble-t-il, un piètre service à rendre au lecteur, à l'humanité, que de lui administrer de fortes doses de pessimisme. Être pessimiste, au fond, cela revient à baisser les bras et à dire : que ce monde aille à sa perte. Comme le risque de cette perte est réel, il n'y a qu'une solution : se retrousser les manches.
Nous découvrons tôt ou tard dans la vie que le bonheur parfait n'existe pas, mais bien peu sont ceux qui s'arrêtent à cette considération inverse qu'il n'y a pas non plus de malheur absolu.
L'éloge de l'impureté ouvre la voie aux métamorphoses, c'est-à-dire à la vie. Pour que la roue tourne, pour que la vie vive, les impuretés sont nécessaires. Il faut le désaccord, le différent, le grain de sel.
Tous les jugements généraux sur les qualités intrinsèques, innées d'un peuple ont pour moi une odeur de racisme.
Je ne saurais donner de justification à cette confiance en l'avenir de l'homme qui m'habite. Il est possible qu'elle ne soit pas rationnelle. Mais le désespoir, lui, est irrationnel : il ne résout aucun problème, il en crée même de nouveaux et il est par nature une souffrance.
Le sentiment de notre existence dépend pour une bonne part du regard que les autres portent sur nous : aussi peut-on qualifier de non humaine l'expérience de qui a vécu des jours où l'homme a été un objet aux yeux de l'homme.Si c'est un homme (1947)
Les êtres humains sont des animaux qui préfèrent les choses simples. Mais les choses ne sont pas simples.
La guerre, c'est surtout une grande confusion sur le champ de bataille et aussi dans la tête des hommes; très souvent, on ne comprend même pas qui a gagné et qui a perdu, ce sont les généraux et ceux qui écrivent les livres d'histoires qui le décident après coup
Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voies que par la raison, autrement dit des chefs charismatiques : nous devons bien peser notre décision avant de déléguer à quelqu'un d'autre le pouvoir de juger et de vouloir à notre place. Puisqu'il est difficile de distinguer les vrais prophètes des faux, méfions-nous de tous les prophètes ; il vaut mieux renoncer aux vérités révélées, même si elles nous transportent par leur simplicité et par leur éclat, même si nous les trouvons commodes parce qu'on les a gratis. Il vaut mieux se contenter d'autres vérités plus modestes et moins enthousiasmantes, de celles que l'on conquiert laborieusement, progressivement et sans brûler les étapes, par l'étude, la discussion et le raisonnement, et qui peuvent être vérifiées et démontrées.Si c'est un homme, appendice
S'il n'y avait pas de difficultés, après on aurait moins de plaisir à raconter ; et raconter, vous le savez bien, c'est une des joies de la vie.La clé à molette
Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voix que celle de la raison.
Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter.Si c'est un homme