Erich Fromm (23 mars 1900 - 18 mars 1980) est un sociologue et psychanalyste américain d'origine allemande, dont les travaux ont profondément marqué la psychologie sociale et la pensée critique du XXe siècle. Né à Francfort, il étudia la sociologie, la psychologie et la philosophie avant de s'intéresser à la psychanalyse. Fuyant le nazisme, il émigra aux États-Unis en 1934. Erich Fromm développa une approche humaniste de la psychanalyse, se concentrant sur les dimensions sociales et culturelles du comportement humain. Dans ses ouvrages majeurs, tels que L'Art d'aimer (1956) et Échapper à la liberté (1941), il analyse les tensions entre l'individu et la société moderne, explorant des concepts comme l'aliénation et l'amour. Son travail, influencé par Karl Marx et Sigmund Freud, vise à promouvoir une société où les individus pourraient s'épanouir pleinement.
  • L'homme qui ne peut pas créer veut détruire.
  • Aimer quelqu'un ne relève pas seulement de la puissance du sentiment mais d'une décision, d'un jugement, d'une promesse.
  • L'amour infantile suit le principe : J'aime parce que je suis aimé. L'amour parvenu à maturité suit le principe : Je suis aimé parce que j'aime. L'amour inachevé dit : Je t'aime parce que j'ai besoin de toi. L'amour accompli dit : J'ai besoin de toi parce que je t'aime.
  • L'homo consumens vit dans l'illusion du bonheur, tout en souffrant inconsciemment de son ennui et de sa passivité. Plus il détient de pouvoir sur les machines, et plus il devient impuissant en tant qu'être humain ; plus il consomme et plus il devient l'esclave de ses besoins croissants créés et manipulés par le système industriel.
  • L'homme qui ne peut qu'obéir est un esclave.
  • L'homme de l'organisation a perdu la capacité de désobéir, il n'est même pas conscient du fait qu'il obéit. Au point de l'histoire que nous avons atteint, notre capacité de douter, de critiquer et de désobéir est sans doute le seul moyen d'éviter la fin de la civilisation et d'assurer l'avenir de l'humanité.
  • Une société malade est une société qui crée de l'hostilité mutuelle, de la méfiance, et qui transforme l'homme en un instrument exploité par les autres, qui le prive du sentiment d'avoir de la valeur, sauf dans la mesure où il se soumet et devient une machine.
    Société aliénée et société saine (1955)
  • L'amour ne se transmet pas par des mots ou par des explications. Il s'exprime par des gestes plutôt que par des idées, par un ton de voix plutôt que par des paroles.
    Le cœur de l'homme, sa propension au bien et au mal, éd. Payot
  • Dès lors que je suis devenu capable d'amour, je ne puis m'empêcher d'aimer mes frères. Dans l'amour fraternel se réalise une expérience d'union avec tous les hommes, de solidarité et d'unicité humaine.
    The Art of Loving
  • La société moderne a enseigné à l'homme que son bonheur n'est pas le but de la vie, mais que celui-ci réside dans l'accomplissement de sa tâche, ou dans sa réussite.
    L'Homme pour lui-même, éd. sociales françaises
  • L'homme est le seul animal pour lequel sa propre existence est un problème qu'il doit résoudre.
    L'Homme pour lui-même, éd. sociales françaises
  • Seule la personne qui a foi en elle-même est capable d'être fidèle aux autres.
    L'Homme pour lui-même, éd. sociales françaises
  • La tâche principale de l'homme dans la vie est de se donner naissance à lui-même, de devenir ce qu'il est potentiellement. Le produit le plus important de ses efforts est sa propre personnalité.
    L'Homme pour lui-même, éd. sociales françaises
  • L'égoïste ne s'intéresse qu'à lui-même, veut tout pour lui-même, ne ressent aucun plaisir à donner, mais seulement à prendre. Le monde extérieur n'est considéré que sous l'angle de ce qu'il peut en retirer ; il manque d'intérêt pour les besoins des autres, et de respect pour leur dignité et leur intégrité. Il ne voit rien d'autre que lui-même ; il juge tout et chacun en fonction de son utilité pour lui ; il est fondamentalement incapable d'aimer.
    L'Homme pour lui-même, éd. sociales françaises
  • Pour le caractère sadique, il n'existe qu'une qualité digne d'admiration : la puissance. Il aime et admire ceux qui détiennent le pouvoir et il se soumet à eux; tandis qu'il méprise et veut contrôler ceux qui sont faibles et ne peuvent riposter.
    La Passion de détruire : anatomie de la destructivité humaine, éd. Robert Laffont