Maurice Blanchot (22 septembre 1907 - 20 février 2003) est un écrivain, critique littéraire et philosophe français. Il étudie la philosophie à la Sorbonne, où il se lie avec Emmanuel Levinas, influence majeure de son œuvre. Après une brève activité journalistique marquée par des positions politiques controversées dans les années 1930 et début 1940, il se consacre entièrement à l'écriture. Maurice Blanchot explore les liens entre littérature, langage et philosophie, notamment à travers ses romans, tels que Thomas l'Obscur (1941), et ses essais, dont L'Espace littéraire (1955) et L'Entretien infini (1969). Son œuvre questionne l'expérience de l'écriture et l'idée d'un "dehors" du langage. Résolument discret, il refuse la vie publique et les honneurs. Son influence se fait sentir dans les travaux de penseurs comme Jacques Derrida et Michel Foucault,
  • L'art nous offre des énigmes mais par bonheur aucun héros.
  • Avant l'œuvre, œuvre d'art, œuvre d'écriture, œuvre de parole, il n'y a pas d'artiste, ni d'écrivain, ni de sujet parlant, puisque c'est la production qui produit le producteur, le faisant naître ou apparaître en le prouvant.
    Après coup, éd. de Minuit
  • On n'échappe pas au spectacle du bonheur.
    Le ressassement éternel, éd. de Minuit
  • On ne sait si le désir de ne pas voir la mort exprime la crainte de la voir, l'élision et la fuite devant l'inconcevable.
    L'Espace littéraire, éd. Gallimard
  • L'oubli détient le pouvoir et le sens du secret.
  • L'attente commence quand il n'y a plus rien à attendre, ni même la fin de l'attente. L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend. L'attente n'attend rien.
  • Tous les mots sont adultes. Seul l'espace où ils retentissent les reconduit vers la mort perpétuelle où ils semblent naître toujours.
  • Tout art tire son origine d'un défaut exceptionnel.
  • Que notre enfance nous fascine, cela arrive parce que l'enfance est le moment de la fascination, est elle-même fascinée, et cet âge d'or semble baigné dans une lumière splendide parce qu'irrévélée.
    L'Espace littéraire, éd. Gallimard
  • Qu'arrive-t-il lorsqu'on a trop longtemps vécu dans les livres ? On oublie le premier et le dernier mot.
    Le Ressassement éternel, éd. de Minuit
  • Le pourrissement de l'attente, l'ennui.
  • La banalité est faite d'un mystère qui n'a pas jugé utile de se dénoncer.
  • Si l'imaginaire risque un jour de devenir réel, c'est qu'il a lui-même ses limites assez strictes et qu'il prévoit facilement le pire parce que celui-ci est toujours le plus simple qui se répète toujours.
    Après coup, éd. de Minuit
  • Brûler un livre, ou écrire, sont les deux actes entre lesquelles la culture inscrit ses oscillations contraires.
  • L'ordre et les dieux meurent dès qu'un seul homme a poussé son accomplissement jusqu'au terme de la liberté.