Pascal Quignard, né le 23 avril 1948, est un écrivain français, lauréat, en 2000, du Grand prix du roman de l'Académie française pour Terrasse à Rome et du prix Goncourt 2002 pour Les Ombres errantes. Il est également l'auteur du roman Tous les matins du monde, adapté au cinéma par Alain Corneau. Crédit photo : Jean-Pierre Dalbéra.
  • Il ne faut pas croire à ce qu'on voit ; ça ressemble trop à ce qu'on espère.
    Vie secrète, éd. Gallimard
  • Qui ne tombe jamais hors de soi ne connaît pas l'amour. Or, qui tombe hors de soi connaît l'autre monde. Le coup de foudre fait tomber dans ce monde, par la densité d'une incarnation, un hors-monde. L'autre sexe est le contraire d'un fantasme. C'est un excès de réel.
    Vie secrète, éd. Gallimard
  • C'est de l'intérieur de soi que vient la défaite. Dans le monde extérieur il n'y a pas de défaite. La nature, le ciel , la nuit, la pluie, les vents ne sont qu'un long triomphe aveugle.
  • Tout homme qui interroge est une homme fidèle à un secret qu'il ignore.
    Vie secrète, éd. Gallimard
  • Lire. Aimer. Penser. Le plaisir de lire comme celui d'aimer viennent de l'expérience de la rencontre avec la pensée d'un autre hors de toute rivalité, et hors de tout dessein qui subordonnerait le fonctionnement de l'esprit. On partage la saisie de l'autre.
    Vie secrète, éd. Gallimard
  • Se taire, aimer, écrire, c'est un perpétuel triomphe en toute chose de l'adieu.
  • Le problème que pose le bonheur est déroutant : rares, extrêmement rares sont ceux qui le désirent. On aime plus à se raconter ses malheurs et à capter par ce récit l'oreille d'autrui qu'à taire sa joie, et à y demeurer isolé.
    Vie secrète, éd. Gallimard
  • La vieillesse n'est pas une usure. La vieillesse est l'ennui qui commence à s'aimer. Celui qui cesse de s'étonner et d'admirer a vieilli. La vieillesse est un désamorçage qu'on doit mépriser jusqu'à l'instant de mourir.
    Vie secrète, éd. Gallimard
  • Je ne crois pas que l'art puisse jamais être négatif. Il ignore la négation parce qu'il ignore le temps.
    Les Ombres errantes, éd. Grasset
  • Chacun apporte sa petite bûche au bûcher qui éclaire le monde.
    Terrasse à Rome, éd. Gallimard
  • [...] tout dans la nature, les oiseaux, les marées, les fleurs, les nuages, le vent, les heures des étoiles, dit au temps son temps [...]
    Villa Amalia, éd. Gallimard
  • La raison est tellement plus aveugle que ce que voit involontairement le rêve quand la nuit se fait.
    Dernier Royaume, éd. Grasset
  • Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance.
    Les Ombres errantes, éd. Grasset
  • Derrière les heures ce sont les paysages. Le temps qui se tient derrière le temps c'est la rotation des paysages. Le printemps, l'été, l'automne, l'hiver. Les paysages sont les visages inoubliables du temps originaire qui fuse.
    Les Heures heureuses, éd. Albin Michel
  • Il y a un plaisir non pas d'être seule, mais d'être capable de l'être.
    Villa Amalia, éd. Gallimard