Philippe Delerm, né le 27 novembre 1950, est un écrivain français, à la fois romancier, poète, essayiste et nouvelliste. Fils d'enseignants, il se passionne très tôt pour la littérature et devient professeur de français après des études à la Sorbonne. Il publie son premier livre en 1983, mais c'est La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (1997) qui le révèle au grand public. Ce recueil, célébrant les petits plaisirs de la vie quotidienne, séduit par sa sensibilité et sa simplicité. Auteur prolifique, Philippe Delerm explore différents genres, du roman à l'essai, en passant par des ouvrages pour la jeunesse. Son écriture, marquée par une grande attention aux détails, invite à savourer l'instant présent. Crédit photo : Georges Seguin
  • Il vaut mieux écrire de grandes choses sur des petits sujets que des petites choses sur des grands sujets.
    La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, éd. Gallimard
  • En espadrilles, on est tout juste assez civilisé pour tutoyer le globe, sans l'appréhension rétive du pied nu méfiant, sans l'excessive assurance du pied trop bien chaussé.
    La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, éd. Gallimard
  • Ce n'est pas ce que l'on dit qui compte, mais ce qu'on entend.
  • Parfois on dit : "On aurait presque pu…" Là, c'est la phrase triste des adultes qui n'ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie.
    La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, éd. Gallimard
  • Plus on va dans l'infime, plus on a de chances de trouver l'universel.
  • Partout on s'emmène soi-même. Alors partir sans vouloir un ailleurs. Partir pour se trouver. Dans le silence, dans l'espace. Juste au dessus du temps, juste au-delà des peines. Partir sans oublier. Pour regarder plus haut, faire semblant de se laisser aller au vent. Pour inventer le sens du fil qui nous attache.
    Fragiles, éd. Seuil
  • C'est fou comme la voix seule peut dire d'une personne qu'on aime - de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité de vivre, de sa joie. Sans les gestes, c'est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s'installe.
    La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, éd. Gallimard
  • "On pourrait presque…" C'est bon, la vie au conditionnel.
  • On a pas besoin de connaître des aventures extraordinaires dans les mers du Sud pour avoir une vie passionnante.
  • Parfois on dit : "On aurait presque pu…" Là, c'est la phrase triste des adultes qui n'ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie.
    La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, éd. Gallimard
  • C'est peut-être la trace la plus évanescente : le dessin que l'on fait sur la buée d'une vitre. Plutôt en train, ou dans une maison, en voiture à la rigueur, mais seulement sur les glaces latérales. C'est trop tentant. La buée appelle le toucher. Dès que le doigt entre en contact avec la paroi, une délicieuse sensation de fraîcheur vous envahit. Le mot que l'on écrit, le dessin qu'on ébauche sont comme un alibi : il faut donner une apparence de sens à ce qui n'est en fait que pur plaisir, toucher pour toucher.
    Traces, éd. Seuil
  • Bonheur : un mot fragile, évanescent, léger, surtout.
  • C'est le contraire du vélo, la bicyclette. Une silhouette profilée mauve fluo dévale à soixante-dix à l'heure : c'est du vélo. Deux lycéennes côte à côte traversent un pont à Bruges : c'est de la bicyclette.
  • La voiture est étrange : à la fois comme une petite maison et comme un vaisseau sidéral.
  • Ah ! Les petites maladies de l'enfance qui vous laissent quelques jours de convalescence, à lire au lit des Bugs Bunny ! Hélas, quand on vieillit, les plaisirs de la maladie deviennent rares.