• Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée.
  • À force d'espérer le bonheur pour demain, nous nous interdisons de le vivre aujourd'hui.
  • Qu'en est-il de ce temps, et comment peut-on le penser, s'il n'est constitué que d'un néant (l'instant sans durée) entre deux néants (le passé qui n'est plus, l'avenir qui n'est pas encore) ?
    L'Être temps, éd. PUF
  • Tolérer, c'est prendre sur soi : la tolérance qui prend sur autrui n'en est plus une. Tolérer la souffrance des autres, tolérer l'injustice dont on n'est pas soi-même victime, tolérer l'horreur qui nous épargne, ce n'est plus de la tolérance : c'est de l'égoïsme.
    Petit traité des grandes vertus, éd. PUF
  • Ce n'est pas parce que le sage est plus heureux que nous qu'il aime la vie davantage. C'est parce qu'il l'aime davantage qu'il est plus heureux.
    Présentations de la philosophie, éd. Albin Michel
  • La solitude, pour qui la vit sans mentir, me révèle mon néant, m'enseigne ma vanité, le vide en moi de ma présence.
    Le Mythe d'Icare, éd. PUF
  • Rien n'est pur ou impur en soi. La même salive fait le crachat ou le baiser. Le même désir fait le viol ou l'amour. Ce n'est pas le sexe qui est impur : c'est la force, la contrainte.
    Petit traité des grandes vertus, éd. PUF
  • On n'échappe pas à l'ego ; on n'échappe pas au principe de plaisir. Mais trouver son plaisir dans le service d'autrui, trouver son bien-être dans l'action généreuse, loin que cela récuse l'altruisme, c'est sa définition même et le principe de la vertu.
    Petit traité des grandes vertus, éd. PUF
  • L'important c'est d'être vrai, non de faire joli.
  • La civilisation des loisirs, le chômage de longue durée et les nouvelles technologies ont changé notre rapport au travail. Il est toujours nécessaire ; il a cessé de valoir absolument, surtout pour les jeunes. Le travail n'est pas un devoir. C'est pourquoi il a un prix. Il n'est pas une fin en soi. C'est pourquoi il doit avoir un sens. L'homme est un être de désir, et nul ne désire le travail pour le travail ; on ne le désire que pour le bonheur qu'on y trouve ou qu'il permet. Le bonheur n'est ni dans l'avoir ni dans l'être : il est dans le faire.
    Détoxique, Maif Social Club
  • Le bonheur est le but de la philosophie. Ou plus exactement, le but de la philosophie est la sagesse, donc le bonheur - puisque encore une fois, l'une des idées les mieux avérées dans toute la tradition philosophique, et spécialement dans la tradition grecque, c'est que la sagesse se reconnaît au bonheur, ou du moins à un certain type de bonheur. Parce que si le sage est heureux, ce n'est pas n'importe comment ni à n'importe quel prix. Si la sagesse est un bonheur, ce n'est pas n’importe quel bonheur ! Ce n'est pas par exemple un bonheur qui serait obtenu à coups de drogues, d'illusions ou de divertissement.
    Le bonheur désespérément, Ed. Pleins Feux
  • La pitié s'éprouve de haut en bas. La compassion, au contraire, est un sentiment horizontal : elle n'a de sens qu'entre égaux, ou plutôt, et mieux, elle réalise cette égalité entre celui qui souffre et celui, à côté de lui et dès lors sur le même plan, qui partage sa souffrance.
    Petit traité des grandes vertus, éd. PUF
  • La morale commence là où aucune punition n'est possible, là où aucune répression n'est efficace, là où aucune condamnation, en tout cas extérieure, n'est nécessaire.
  • Vivre sans Dieu est possible, vivre sans spiritualité est impossible.
  • Faut-il croire en Dieu pour penser que douceur et compassion valent mieux que violence et cruauté, que l'amour vaut mieux que la haine ?