Fanny Ardant, née le 22 mars 1949, est une actrice, réalisatrice, scénariste et metteuse en scène française. Elle reçoit en 1997 le César de la meilleure actrice pour Pédale douce, un film de Gabriel Aghion. Crédit photo : Georges Biard
  • La vie serait plus douce si on se levait plus tard parce que les soirées seraient plus longues.
  • La mélancolie est un état qui permet de convoquer les êtres qu'on a aimés. À l'intérieur de moi, il y a des chambres fermées que je peux ouvrir quand je veux. Je n'ai pas peur du chagrin ou de la mélancolie. Je n'aime pas cette injonction « Il faut aller de l'avant ». Non ! Ça ne veut rien dire. On y va de toute façon.
  • On ne se méfie jamais assez des êtres qui semblent tout accepter, tout supporter en silence et parfois même en souriant. Leur soumission parait sans limite, leur tolérance inépuisable, puis un jour ils quittent le jeu, tournent les talons, claquent une porte, et c'est définitif. On ne peut plus rien pour les retenir. Intérieurement, ils ont fait tout le chemin, bloqué les comptes, ils ne sont presque déjà plus là quand ils annoncent qu'ils vont partir.
    Allons voir plus loin, veux-tu
  • Je rêve de musées comme des librairies où l'entrée serait libre, où l'on pourrait venir à n'importe quelle heure regarder une seule œuvre, sans file d'attente, sans passe, sans flèches, et se dire « je reviendrai demain ».
    La Gazette Drouot n° 3, 21 janvier 2022
  • J'ai beaucoup de mal à définir ce qu'est un homme, une femme, en dehors du sexe même. Je ne vois pas de caractéristiques communes aux uns ou aux autres. Le féminin ne tient qu'à l'aspect extérieur : une tenue, une coiffure, des talons. Ce n'est qu'une question d'enveloppe. Je n'ai jamais été une adepte du féminisme et n'ai jamais ressenti le besoin de me défendre en tant que femme. Pour moi, un combat qui réduit les gens à un dénominateur commun a quelque chose de caricatural. Je me méfie des catégories. Qu'est-ce qui nous définit ? Notre sexe ? Notre métier ? Notre couleur ? Notre nationalité ? Non. C'est bien plus complexe que ça. La richesse des êtres humains tient à leur dualité, à leurs contradictions. J'aime franchir les lignes, brouiller les rangs, faire se télescoper les extrêmes.
    Entretien avec Fanny Ardant, Nedjma Van Egmond, Le Parisien Magazine, 28 juillet 2017